Les océans pompent plus de carbone que prévu
8 décembre 2023
8 décembre 2023
De nouvelles estimations, beaucoup plus précises, revoient à la hausse le rôle de la pompe biologique qui séquestre du carbone à long terme au fond des océans. Mais celle-ci pourrait s’affaiblir avec le réchauffement des eaux.
Depuis la révolution industrielle, les océans du globe ont capté environ 30% du carbone rejeté dans l’atmosphère par les activités humaines. Ces dernières années, ce rythme s’est un peu ralenti – sous l’effet du réchauffement climatique – mais les océans nous débarrassent encore de 23% des émissions anthropiques de carbone. Une étude revisite le fonctionnement de la pompe biologique, qui contribue grandement à la séquestration à très long terme, sur des dizaines de milliers d’années, de ce carbone en excès. Elle engendrerait un flux annuel de 15 milliards de tonnes par an, soit 36% de plus que la valeur moyenne retenue dans le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC).
«Le phytoplancton est le premier maillon de la chaîne alimentaire dans les océans, explique Frédéric Le Moigne, chercheur CNRS à Plouzané (Finistère, France), qui cosigne cette étude dans Nature. Il capte le carbone dissout dans l’eau de mer et nourrit une multitude d’organismes vivants, de la bactérie à la baleine. Quand ce plancton meurt sans être consommé, il forme de petites particules organiques qui s’agglomèrent pour former ce qu’on appelle la neige marine, qui descend progressivement vers le fond des océans.» Là, le carbone qu’elle contient est piégé, sous forme sédimentaire, pendant des dizaines de milliers d’années.