5 cités englouties dans les mers européennes
10 novembre 2023
10 novembre 2023
En dents de scie et irrégulières, les côtes européennes s’étendent sur près de 40.000 kilomètres. Malheureusement, elles se réduisent rapidement, affirme Discover Magazine. Dans toute l’Europe, le niveau des mers s’élève en moyenne de 2 à 4 millimètres par an. Et bien que cela puisse paraître peu, c’est loin d’être négligeable: la menace qui plane sur les villes côtières de faible altitude, telles que Venise et Amsterdam, est bien là.
Bien qu’elle soit actuellement sans précédent –et indéniablement liée au changement climatique causé par l’être humain–, la montée des eaux n’est pas une préoccupation récentes. Au fil des siècles et des millénaires, la mer a emporté un certain nombre de villes en Europe, comme ces cinq cités anciennes.
La ville grecque d’Akra se trouvait sur la rive nord de la mer Noire, dans le détroit de Kertch, au large de la péninsule de Crimée. Elle faisait partie de ce que l’on appelait le «royaume du Bosphore», un État colonial de la Grèce antique. Les vestiges de la cité engloutie ont été découverts dans les années 1980.
Akra bénéficiait d’échanges commerciaux à la fois terrestres et maritimes en raison de son excellente situation dans le détroit. Mais la montée des eaux de la mer Noire au IIIe siècle avant J.-C. a poussé de nombreux habitants à abandonner la région. Au IVe siècle après J.-C., la ville était en grande partie sous l’eau.
La ville engloutie de Simena est située dans la baie de Kekova, au sud-ouest de la Turquie. La ville était à l’origine un petit village de pêcheurs et fut plus tard le foyer des chevaliers de Rhodes. Un tremblement de terre survenu au IIe siècle avant J.-C. a fait descendre la région de Kekova sous le niveau de la mer.
Aujourd’hui, les visiteurs peuvent observer divers vestiges de ces civilisations, comme des structures partiellement submergées dans 4 à 5 mètres d’eau de mer.
En 1981, un archéologue de l’Université de Southampton a découvert la ville engloutie d’Agios Petros, sur les côtes des îles Égéennes. Plus de 6.000 ans avant J.-C., des agriculteurs et des pêcheurs se sont installés à cet endroit.
Jusqu’à présent, les chercheurs ont trouvé des digues et plusieurs structures qui pourraient être des maisons. Des expéditions antérieures ont aussi permis de découvrir des objets tels que des ossements d’animaux, des outils en pierre et des céramiques.
La ville égyptienne de Thônis-Héracléion fait l’objet de beaucoup d’attention. Fondée au VIIIe siècle avant notre ère, elle est célèbre pour ses temples qui subsistent –en ruine– dans les eaux de la Méditerranée. En revanche, la ville voisine de Canope, submergée dans la partie occidentale du delta du Nil, est moins connue.
Pourtant, les ruines de Canope suggèrent que le site possédait également de merveilleuses structures, notamment des sanctuaires pour les dieux Osiris et Sérapis. Au VIIIe siècle après J.-C., la montée du niveau de la mer, des tremblements de terre et des tsunamis ont rasé Canope et Thônis-Héracléion, engloutissant les cités.
Ce que la légendaire cité de l’Atlantide est à la Méditerranée, Rungholt l’est à la mer du Nord. Centre de commerce, la ville a été submergée par une puissante vague lors d’une tempête en 1362, connue sous le nom de «la grande noyade». Les légendes ont longtemps affirmé que cette colonie perdue avait été immergée pour punir ses habitants. Mais l’emplacement précis de la ville est longtemps resté inconnu… jusqu’en 2023.
Des chercheurs ont en effet découvert en mai des ruines submergées appartenant probablement à Rungholt. Les vestiges d’une grande église ont été trouvés sur le site, dans les vasières (endroits couverts de vase) entourant l’île de Südfall.