Le Maroc et la Russie envisagent une collaboration dans la route maritime de l’Arctique, potentiellement bénéfique pour leurs échanges commerciaux. Ce projet pourrait permettre aux navires marocains de traverser la voie maritime la plus septentrionale du monde, avec l’idée de favoriser le commerce entre Rabat et Moscou. Lors d’une réunion entre le gouverneur de Sakhaline (île à l’Extrême-Orient russe) et les représentants commerciaux russes au Maroc, l’intérêt du Maroc pour le développement de la Route Maritime du Nord a été évoqué. Cette route pourrait être utilisée pour exporter des produits marocains, notamment des fruits, vers des régions éloignées de la Russie.

La Russie voit le développement de la Route Maritime du Nord comme une priorité stratégique, en raison de son potentiel pour connecter les régions les plus reculées du monde et réduire les délais de livraison des marchandises. La fonte des glaces due au réchauffement climatique rendrait cette voie maritime plus praticable et donc attrayante pour les compagnies maritimes. Cependant, malgré ces avantages, la Route Maritime du Nord ne semble pas encore économiquement viable pour le transport de conteneurs, selon certains experts.

Le Maroc souhaite principalement utiliser cette route pour acheminer ses produits vers les régions russes éloignées. Le pays pourrait bénéficier de l’utilisation de navires brise-glaces fournis par la Russie pour faciliter le transport à travers la banquise. Côté russe, cette route pourrait être utilisée pour exporter des produits de la mer ainsi que des combustibles fossiles tels que le pétrole, le gaz et le charbon. Le Maroc importe déjà une grande quantité de charbon de la Russie, et la route maritime pourrait également être utilisée pour le transport de gaz naturel liquéfié (GNL).

L’intégration de cette route maritime dans les échanges commerciaux entre le Maroc et la Russie s’inscrit dans une vision plus large du Maroc en tant que plateforme logistique internationale. Le Maroc pourrait ainsi devenir un maillon essentiel dans les échanges entre l’Afrique de l’Ouest et l’Asie extrême-orientale. Des accords de libre-échange (ALE) entre la Russie et plusieurs pays nord-africains, dont le Maroc, sont également en cours de discussion, renforçant l’intérêt de ces partenariats commerciaux.

Source: L’opinion