Méditerranée: Hausse des températures de la mer… Faut-il craindre une arrivée massive de méduses?
21 juillet 2023
21 juillet 2023
Alors que l’eau de la Méditerranée a frôlé les 30°C par endroits, la crainte du retour des méduses se fait jour.
Alors que les effets du dôme de chaleur sur la Méditerranée vont peu à peu se dissiper en cette fin de semaine, les températures marines grimpent fortement sous l’effet de canicules répétées.
Ainsi, ce mercredi, l’Aemet, le service météo national espagnol, a alerté sur la brutale montée des températures moyennes de la mer Méditerranée. Ces dernières semaines, les thermomètres marins enregistrent ainsi des niveaux bien plus élevés que d’habitude. En Espagne, la température de l’eau en bord de mer a atteint mi-juillet 24,6°C en moyenne dans le pays, soit 2,2°C de plus que la normale de saison.
Un bond énorme alors que des températures proches des 30°C ont été enregistrées de Palma de Majorque à Antalya (Turquie) en passant par Naples et Venise (Italie), ces derniers jours.
Machinalement, la plupart des baigneurs auront un regard plus attentif sur la surface de l’eau pensant que la température élevée provoque inévitablement l’arrivée massive de méduses.
Or, les experts sont formels là-dessus, ce n’est pas la température de l’eau qui attire directement les méduses puisqu’elles ne peuvent pas se déplacer par elles-mêmes. Ce sont en effet les courants ou les vents qui déplacent les méduses d’un endroit à l’autre. Toutefois, une eau plus chaude favorise la reproduction des méduses.
Si les méduses venaient à venir massivement sur nos côtes, ça serait donc par un effet indirect du dérèglement climatique, la hausse des températures modifiant les courants marins. Sachant que les méduses se laissent d’autant plus facilement porter par les courants en surface lorsqu’ils sont chauds, elles pourraient ainsi s’inviter plus vite que prévu près des plages. Mais aujourd’hui, nul ne peut prévoir où les méduses pourraient arriver plus massivement qu’ailleurs.
Par ailleurs, peu le savent mais certaines espèces de méduses ne supportent pas les températures supérieures à 25°C. C’est ainsi que, l’été dernier, face à des températures records sur le littoral méditerranéen, de nombreuses méduses dites chou-fleur (rhizostoma pulmo) s’étaient échouées sur le sable l’eau de mer dépassant souvent les 26°C.
Pour le moment, selon les sites d’observations spécialisés, le portail d’observation des méduses et Méduséo, les méduses se font plutôt rares sur nos côtes.
A noter enfin que la présence plus nombreuse de méduses est due à d’autres facteurs comme la pollution marine mais est aussi une conséquence de la surpêche puisqu’elle réduit le nombre de ses prédateurs, au premier rang desquels figure le thon.