Sous-marin disparu près du « Titanic » : Entre angoisse et dauphins, le rescapé d’un submersible se souvient
22 juin 2023
22 juin 2023
Il a passé plus de trois jours coincé dans un submersible il y a cinquante ans. Roger Mallinson a raconté mercredi à l’AFP l’angoisse et le froid pendant l’attente des secours. Roger Mallinson et Roger Chapman ont été secourus lors de l’opération de sauvetage la plus profonde jamais réalisée. Leur petit submersible, Pisces III, s’était retrouvé coincé au fond de l’Atlantique, à 480 mètres de profondeur, lors d’une plongée pour poser un câble téléphonique en 1973.
Roger Chapman, ancien officier de la Royal Navy, est mort en 2020. «J’ai perdu mon compagnon», dit Roger Mallinson, qui vit, lui, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Et de se souvenir des longues heures qu’il a passées, captif, au fond de l’Atlantique, et de son pessimisme. «Lorsque tout va mal, tout va mal», dit-il. «C’était très stressant, très froid et il fallait essayer de rester au chaud et de ne pas brûler d’oxygène, se souvient-il. J’ai mis mon pull en laine et j’ai enfilé ma salopette par dessus. » : «Roger Chapman n’avait pas de pull en laine donc on a pris tout un tas de bouts de tissus blancs et on l’a entouré comme une momie. »
Roger Mallinson n’a été rassuré que quand la trappe s’est ouverte et qu’il a vu que le banc de dauphins, qui les entourait, était parti. «C’est quand les dauphins ont disparu qu’on a compris qu’on était sauvés. Ils étaient restés avec nous tout au long des 84 heures, des milliers de dauphins étaient venus veiller sur nous, ils savaient qu’il y avait un problème». «On ne pouvait pas communiquer avec la surface via le téléphone sous-marin, parce que des milliers de dauphins faisaient du bruit à chaque fois qu’on essayait», explique-t-il.
De fait, la situation des cinq passagers disparus à bord du Titan, petit explorateur en eaux profondes de l’entreprise privée OceanGate, inquiète le survivant aujourd’hui âgé de 85 ans. «J’ai très peur pour eux, poursuit-il. Je ne comprends pas comment ces gens ont pu être abandonnés au milieu de l’Atlantique sans communication, cela n’a pas de sens.»
Les réserves d’air respirable devant s’épuiser jeudi à bord du Titan, la course contre la montre s’accélère dans l’Atlantique Nord, où des bruits captés suscitent de l’espoir pour l’armada de sauveteurs dépêchés sur place.