Seychelles : ils ont trouvé la méthode pour faire revivre les coraux

 

Au cœur de l’archipel des Seychelles, des scientifiques se sont donnés pour mission de sauver les coraux menacés par le réchauffement climatique. Une équipe de TF1 a pu les suivre dans leur travail quotidien. Ce jour-là, ils doivent prélever des fragments sur un récif en bonne santé. Cet espace est très peu fréquenté par l’homme. Résultat, les champs de coraux colorés sont encore nombreux et servent de refuge à de nombreuses espèces animales. Pour ne pas abîmer ce site, les scientifiques récupèrent uniquement les parties cassées du récif, celles qui se sont brisées naturellement sous l’effet du courant. Et il y en a un peu partout. 

La technique de la corde à linge

 

Posés à même le sable, ces fragments sont condamnés à mourir lentement. Les coraux récupérés sont alors coupés en morceaux, ce qui va augmenter leurs chances de survie. Ils serviront ensuite à repeupler le récif malade de l’île voisine, en très mauvais état. Là-bas, les coraux blanchissent et meurent par manque de nourriture. Mais aussi parce que la température de l’eau augmente à cet endroit, d’année en année. Et ce n’est pas tout. « Il n’y a pas de connexion entre les deux îles. Il y a un canal et le courant est très fort, ce qui empêche les larves de corail de grandir à cet endroit« , explique Luca Saponari, responsable scientifique et technique chez Nature Seychelles, dans le reportage en tête de cet article. 

Au bout de 45 minutes, 20 kilos sont remontés à la surface à l’aide de panières et de ballons remplis d’air. Et ce matin-là, la récolte est plutôt bonne. Ces fragments vont maintenant devoir grandir, s’étoffer, se renforcer avant d’être transplantés. Voici la technique utilisée : celle de la corde à linge. « Il faut les placer tous les dix centimètres sur les cordes, faire des nœuds et resserrer. Et là, ça va repousser », détaille Charlotte Dale, à ce poste depuis deux ans. Une technique éprouvée, enseignée à des étudiants du monde entier. Comme Zac Young, qui étudie la biologie marine en Australie. Depuis trois mois, il travaille sur ce projet en tant que bénévole. « Je voulais avoir une expérience, apprendre à faire grandir du corail, savoir les découper et les faire renaitre des récifs pour que la vie animale se reconstitue », affirme-t-il.




Une nurserie à 18 mètres de profondeur

 

Chaque corde comporte en moyenne 70 morceaux de corail qui sont emmenés dans la nurserie, à 18 mètres de profondeur. 

La technique dite de la corde à linge prend ici tout son sens. Car elles sont en effet fixées à des portiques géants. La température de l’eau est propice à leur développement et la nourriture est plus abondante. 5 000 fragments de coraux sont actuellement stockés sous l’eau. Et un peu plus de la moitié d’entre eux va survivre et se développer. 

Après avoir passé neuf mois sous l’eau dans la nurserie, les fragments ont bien grandi et des ramifications se sont développées un peu partout. A ce moment-là, ils sont prêts à être transplanté dans un nouvel habitat naturel. C’est la dernière étape. Ces fragments sains sont fixés sur de la roche à l’aide d’un ciment biologique. Un tous les 5 mètres. 30 000 coraux ont ainsi été transplantés avec succès sur un hectare. Mais cette activité a un coût  : 212.000 euros par an, financés en partie par le gouvernement des Seychelles et des fonds privés. C’est pourtant à ce prix que tout un écosystème continue à exister dans ces eaux cristallines.

Source: TF1