Sommet de l’Océan 2025: « L’espoir que Nice change le monde », pour Peter Thomson
31 mai 2023
31 mai 2023
Peter Thomson, envoyé spécial de l’ONU pour les océans, était à Nice pour rencontrer Christian Estrosi. Une réunion préparatoire au Sommet de l’Océan dans deux ans.
Une visite éclair, mais riche et fructueuse, jure-t-il, les yeux sur la Grand bleue. Peter Thomson, l’envoyé spécial des Nations Unis pour les océans était à Nice ce week-end. Une première « inspection » dans le cadre de la préparation du Sommet de l’Océan en 2025 qui doit se tenir au port, dans un tout nouveau palais des Congrès. Une prochaine visite est prévue, avant la fin de l’année, avec un staff plus important d’experts de l’ONU.
Ce n’est pas un secret, lorsque la France a été actée comme pays hôte du futur Sommet de l’Océan, ça s’est joué, rapidement, entre Paris et Nice. Nice, ville élue. Et Peter Thomson a touché du doigt en quoi ce choix était « plus que légitime ». « Déjà, il manquait la mer à Paris », sourit le Fidjien d’origine. Mais pas seulement. Et de galéjer: « Il manquait aussi le maire de Nice. Il avait vraiment des arguments et des engagements ». Une ville qui ne manque pas d’avantage pour devenir la Mecque de la biodiversité pendant 6 jours en juin 2025.
Déjà, cette connectivité entre montagne et mer, entre terre et mer. Et la conscience de la pollution qui va de l’un à l’autre. Ensuite, l’existence d’une aire marine protégée, le Sanctuaire Pelagos, « un atout essentiel, alors qu’à Montréal en décembre dernier le monde entier s’est accordé à protéger 30% des aires marines d’ici à 2030 », lance l’envoyé spécial de l’ONU. Passer de 8% à 30% en 7 ans? « Oui la cible est ambitieuse, mais il le faut, ce sont les recommandations des experts, témoins de l’effondrement de la biodiversité », renchérit-il. Il faut sauver les écosystèmes marins confrontés à la surpêche, à la pollution – notamment les plastiques – et au changement climatique.
Et Peter Thomson, mais aussi Olivier Poivre d’Arvor, conseiller d’Emmanuel Macron sur les questions liées aux Océans, ambassadeur des pôles et des enjeux maritimes, en déplacement à ses côtés, comptent énormément sur le Sommet de Nice. Ce n’est pas Christian Estrosi qui va les freiner. Le maire, lui aussi, attend de cette rencontre mondiale qui va animer sa ville du 9 au 14 juin 2025, qu’elle serve véritablement à faire avancer les choses. « Nous avons l’espoir que Nice change le monde », disent les trois hommes, en chœur. Lors du premier Sommet de l’Océan en 2017, il était plutôt question de faire le constat de l’urgence. En 2022, pour le second, des solutions ont été étudiées. À Nice, dans deux ans, c’est un accord qu’il faudra trouver, cela doit être « l’endroit où l’on va changer le cours des choses ». Terminé le bluewashing, place au concret, aux actions efficaces. « Nice, doit être une sorte de phare pour le monde », atteste Peter Thomson. Qui remet son mantra sur la table: « Il ne peut y avoir une planète en bonne santé, sans des océans en bonne santé. Et la santé des océans est en déclin, un déclin mesurable ». « Je suis sûr que les citoyens de la métropole, de la région, vont accompagner cet évènement », commente, de son côté Christian Estrosi. Ils seront d’ailleurs impliqués dans le sommet.
Olivier Poivre d’Arvor détaille certains aspects de l’organisation. En deux temps, en prologue du sommet. « Du 5 au 7 juin, en prologue, il y aura une conférence avec 3.000 scientifiques. Puis le 8 juin à Monaco, une rencontre dédiée à l’économie et aux finances ». Il s’agit de trouver des biais durables pour financer les enjeux, créer les outils financiers pour réparer l’océan. « On peut étudier par exemple une taxe sur le commerce maritime, à la manière des autoroutes qui sont payantes », dévoile Olivier Poivre d’Arvor. Lui et Christian Estrosi s’affairent aussi à organiser la participation de la société civile, des citoyens, à cette grande conférence mondiale, organisée en lien avec le Costa Rica.
Du 9 au 14 juin, 15.000 participants sont attendus. Ceux avec le badge bleu, c’est-à-dire les officiels des 194 pays représentés. Mais le sommet touchera des dizaines de milliers de personnes.