De moins en moins de monde dans celui de Nemo. Une étude, dont les résultats sont publiés ce mercredi dans la revue Nature, documente le déclin des populations marines au cours des dix dernières années. Des scientifiques ont observé les tendances des effectifs de 1 057 espèces communes qui habitent les récifs peu profonds, sur 1 636 sites dans les eaux australiennes. Et le constat est sans appel : tout l’écosystème marin souffre du réchauffement climatique.
Plus de 500 espèces auraient ainsi vu leur population décliner au cours de la période observée. Les dégâts sont particulièrement notables chez les poissons tropicaux, les échinodermes, comme oursins ou les étoiles de mer, et les macro-algues du sud-ouest de l’Australie. Les populations de coraux, elles, semblent mieux résister au cours de la dernière décennie mais ont fortement diminué depuis quarante-cinq ans.
Une étude «très complète»
«C’est une étude intéressante car elle est très complète», détaille auprès de Libération l’océanographe et climatologue Laurent Bopp, chercheur au CNRS, spécialiste des liens entre climat et environnement. Ces travaux sont «une vraie nouveauté» car ils permettent d’avoir «un suivi sur plein de régions à l’échelle d’un continent», dans des zones tempérées comme tropicales, alors qu’on manque encore de données sur la biodiversité marine. «C’est extraordinaire», poursuit le chercheur.
Source: Libération