La scoumoune frapperait-elle les grands chantiers d’EDF ? Il n’y a pas que dans le nucléaire qu’il y a friture sur la ligne. On l’a appris il y a quelques jours : les 64 éoliennes marines du parc de Courseulles-sur-mer (500 MW), que l’énergéticien espérait raccorder au réseau fin 2024, seront finalement mises en service dans le courant du troisième trimestre de l’année suivante. Soit avec un retard de huit à neuf mois sur le calendrier initialement prévu par la division Renouvelables du groupe qui porte le projet en consortium avec Enbridge et WPD.
Raisons invoquées par les principaux intéressés ? Des difficultés d’approvisionnement, stigmates de la crise Covid, mais aussi une pénurie mondiale de navires installateurs. La nouvelle ne constitue pas à proprement parler une surprise tant le phénomène était prévisible.
La firme norvégienne Rystad Energy, société d’analyse de haut vol, alertait déjà fin 2020 sur ce risque. « La demande va monter en flèche (…). Le monde pourrait ne pas avoir assez de navires de transport lourd à horizon 2025 », pronostiquait-elle. De toute évidence, la pression se manifeste déjà. « Il est vrai que le marché peut être tendu », admet Paulo Cairo, directeur du projet du parc éolien de Dieppe-Le Tréport interrogé par La Tribune. Il faut dire que les bateaux dont on parle n’ont rien de frêles esquifs, fabricables à la chaîne.
Des géants des mers, rares et chers
Flanqués de grues géantes, ces mastodontes, à plusieurs centaines de millions d’euros, peuvent atteindre 200 mètres de long et 100 mètres de large pour les plus imposants.
Source: LA TRIBUNE