Aquaculture: l’activité de Gloria Maris menacée en Corse
16 décembre 2022
16 décembre 2022
Coup dur pour le leader français de l’aquaculture. Depuis plusieurs semaines, une série de vents contraires souffle sur le groupe Gloria Maris. L’activité de sa marque corse Acquadea, vaisseau amiral de l’entreprise, est menacée. En cause, un imbroglio administratif qui pourrait le conduire à perdre la base terrestre de sa ferme marine implantée depuis plus de trente ans sur une parcelle municipale de la pointe de la Parata, à Ajaccio, un des paysages les plus emblématiques de Corse. Un site classé Natura 2000 et Grand Site de France.
Cette particularité semble au coeur même de l’actuel litige mettant en jeu la pérennité de la ferme aquacole. Depuis ce site insulaire, 800 tonnes de bars, de daurades Label rouge et de maigres sont élevés en pleine mer chaque année. Soit un chiffre d’affaires annuel de 10 millions d’euros. Les retombées induites sur le marché local sont, elles, estimées à 3 millions.
Alors que le projet de construction d’une ferme marine en lieu et place de l’enclos précaire actuel était dans les cartons depuis une dizaine d’années et qu’un permis de construire avait été déposé au cours de l’été, un bras de fer s’est engagé. En septembre, les élus du syndicat mixte du Grand Site de la Parata se sont prononcés contre la construction d’une base terrestre de 600 m² à quelques centaines de mètres des installations existantes. L’entreprise a finalement retiré son permis.
Une décision qui a conduit le conseil municipal d’Ajaccio à voter contre la signature d’un bail emphytéotique administratif à accorder à Gloria Maris sur la parcelle qu’il occupe actuellement. D’un coup, l’horizon commercial du groupe en Corse s’est assombri. Les tensions sont à ce point exacerbées qu’une menace de mort a été proférée, dans un courrier anonyme, contre le maire d’Ajaccio, Stéphane Sbraggia.
Le fil rouge de ce dossier, c’est l’équilibre à trouver entre le développement des activités aquacoles privées et l’extension des activités du Grand Site qui a bâti sa « maison » – la vitrine de sa politique de préservation – à proximité d’un ponton utilisé par l’entreprise d’élevage de poissons. « On a bien cherché d’autres solutions de déplacement mais, pour notre activité, il est indispensable de disposer du ponton », souligne Philippe Riera, président fondateur de Gloria Maris, qui condamne les menaces.
« On a toujours voulu nous faire croire que l’aquaculture était essentielle et j’ai toujours travaillé en ce sens. Je n’imagine pas voir disparaître 43 emplois », poursuit le chef d’entreprise. Son groupe, qui compte des filiales en Sardaigne, dans le golfe de Gascogne et dans les Côtes-d’Armor, pèse près de 40 millions d’euros de chiffres d’affaires. Un appel au dialogue est lancé.