Des méduses qui prolifèrent dans la mer du Nord, c’est une des conséquences visibles de la diminution de la biodiversité chez nous

 

« Pour bien comprendre cela, il faut comprendre le fonctionnement du milieu marin. Quand vous avez du soleil et des éléments nutritifs, vous avez un développement phytoplanctonique. Ce phytoplancton est mangé par du zooplancton. Dans le zooplancton, vous avez des larves de crustacés, de poissons et aussi, des larves de méduses. Ce zooplancton est ensuite mangé par des petits poissons comme des sardines, eux-mêmes mangés par des plus gros poissons comme les espadons ou les mammifères marins comme les dauphins. »

Ça, c’est la manière dont la chaîne alimentaire fonctionne normalement. Mais aujourd’hui, tout ce système harmonieux est bouleversé. « À cause du changement climatique, il y a une pression sur la temporalité de ces événements. Le phytoplancton ne se développe pas au même moment et donc, ne comprend pas les mêmes espèces. De ce fait, il n’y aura pas les mêmes espèces de zooplancton. »

Des espèces opportunistes moins appétissantes

« Et malheureusement, ce sont les méduses qui vont être favorisées car ce sont des espèces opportunistes qui sont moins appétissantes pour nos sardines et nos anchois. Et donc, vous allez avoir le développement de méduses adultes en population plus importante que de normale quand vous avez une très forte biodiversité qui n’est pas modifiée par le changement climatique. »

 

Les espèces envahissantes : une des causes de la perte de biodiversité

 

C’est l’une des causes de la perte de biodiversité : le changement climatique laisse davantage de place aux espèces envahissantes. « Ce sont des espèces qui se sont déplacées volontairement ou involontairement à cause de l’homme et qui prennent la place de l’autre. Autre exemple : la rascasse ptérois qui était en indo-pacifique et qui colonise à présent les Caraïbes, l’Atlantique et les côtes du Brésil. Il vient probablement d’aquarium et a été relâché (par l’Homme). »

La rascasse ptérois est devenue envahissante probablement à cause d’un humain qui l’a relâché là où elle ne vivait pas à la base.
La rascasse ptérois est devenue envahissante probablement à cause d’un humain qui l’a relâché là où elle ne vivait pas à la base. © Getty images
 
 

La cause majeure : l’activité humaine

 

Mais ce qui détruit le plus notre diversité biologique, c’est nous, les humains et nos activités. « Une des grosses causes c’est la surexploitation des ressources biologiques avec comme exemple frappant la pêche et la surpêche. C’est la modification et la destruction des habitats : déforestation, agriculture. C’est la pollution : les herbicides et pesticides qui tuent insectes, fleurs et oiseaux. »

Source: rtbf.be