Bolloré, Colis privé, Air France : le fret maritime ralentit mais se diversifie grâce à 2021
18 novembre 2022
18 novembre 2022
Moins 2 à 4 % de volumes de containers chargés cette année et un millésime 2023 « peu dynamique ». Le fret maritime peine, mais reste sauvé par ses profits records de l’an dernier.
Sur fond d’incertitudes économiques, l’activité du transport maritime ralentit. Selon le deuxième armateur mondial Maersk, les volumes de containers chargés devraient reculer de 2 à 4 % cette année, avant un millésime 2023 « peu dynamique ». Pas de quoi alarmer outre mesure les géants des mers, qui ont engrangé des profits record en 2021 et devraient encore le faire cette année (11 milliards de dollars de résultat d’exploitation trimestriel pour Maersk).
Une manne exceptionnelle qu’ils utilisent pour se diversifier et être moins liés aux cycles économiques. Ainsi, le leader français CMA CGM a racheté en moins d’un an l’américain Ingram Micro CLS, Colis privé et Gefco, mais a également pris une participation de 9 % dans Air France-KLM. De son côté, le géant italien MSC s’est offert pour 6 milliards d’euros d’actifs logistiques africains appartenant au groupe français Bolloré.
Leçon n°1: Rétraction
Dès le mois de février 2020, la pandémie de Covid-19 enraye le commerce mondial. La Chine est claquemurée même si elle continue d’exporter. Déjà fragile – la croissance mondiale n’a pas dépassé 3 % en 2019 -, la demande s’effondre. Dans les ports, près de 12 % des navires sont inutilisés.
Leçon n°2: Désorganisation
En octobre 2020, le taux d’utilisation de la flotte mondiale est remonté à 99 %. Il manque des containers, les ports s’engorgent, les prix s’envolent. En quelques mois, les plans de relance successifs des Etats occidentaux et le boom de l’e-commerce ont fait repartir le moteur de la demande au risque d’une surchauffe.
Leçon n°3: Décélération
La guerre en Ukraine et l’inflation pèsent. La croissance mondiale devrait, selon le Fonds monétaire international, se limiter à 2,7 % l’an prochain. Selon Allianz, et malgré cette décélération, le cours des containers évoluera autour de 4.500 dollars. Du fait des délais de livraison des nouveaux navires en commande, de la pénurie de personnel et de la hausse des prix du carburant.