L’UNESCO étend son réseau mondial : 26 nouvelles réserves de biosphère pour protéger la biodiversité

 

L’UNESCO a annoncé ce samedi la désignation de 26 nouvelles réserves de biosphère dans 21 pays, marquant la plus grande expansion du programme depuis deux décennies. L’annonce a été faite dans le cadre de 5e Congrès mondial des réserves de biosphère à Hangzhou, en Chine, et s’élève à 785 sites protégés au total, répartis dans 142 pays.

Parmi les nominations les plus marquantes, on peut citer celle de São Tomé-et-Principe, qui devient le premier pays entier reconnu comme réserve de biosphèreLe petit archipel africain, qui s’étend sur 1 130 kilomètres carrés, abrite des pics volcaniques, des forêts tropicales et des terres agricoles qui font partie du système forestier du Congo.

Six pays ont reçu ce statut de protection pour la première fois : Angola, Djibouti, Guinée équatoriale, Islande, Oman et TadjikistanEn Inde, le Réserve de biosphère du désert froid, situé dans l’Himachal Pradesh, a été inclus comme le treizième du pays, couvrant 7 770 kilomètres carrés d’écosystèmes de haute montagne où vivent des léopards des neiges et quelque 12 000 personnes qui se consacrent à l’élevage traditionnel.

Une autre étape importante est l’intégration de Raja Ampat en Indonésie, un archipel marin qui fait partie de la Triangle de corail, considéré comme le plus grand centre de biodiversité marine de la planète. Avec plus de 75 % des espèces de coraux du monde et 1 320 espèces de poissons de récif, en plus de cinq espèces de tortues marines menacées, Raja Ampat devient l’une des enclaves les plus précieuses du réseau mondial.

 

Urgence climatique et pression humaine

 

L’expansion du réseau répond à la menaces croissantes liées au changement climatique et à la perte de biodiversitéSelon l’UNESCO, Plus de 60 % des réserves de biosphère connaissent déjà des phénomènes météorologiques extrêmes, des vagues de chaleur aux sécheresses et à la montée du niveau de la mer.

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António Abreu, directeur du programme de réserve de biosphère, a souligné que la protection de l’environnement doit aller de pair avec le bien-être des communautés locales.La conservation n’a de sens que si ceux qui habitent ces territoires peuvent continuer à prospérer.« , a-t-il déclaré. En fait, dans plusieurs des nouvelles réserves, les résidents eux-mêmes ont joué un rôle clé dans l’identification d’espèces inconnues et la restauration des écosystèmes dégradés.

Depuis 2018, le programme a ajouté un million de kilomètres carrés supplémentaires d’aires naturelles protégées, soit l’équivalent de la superficie de la Bolivie. Cependant, la pression humaine demeure l’un des principaux défis. Au Nigéria, par exemple, Réserve forestière d’Omo, qui fait déjà partie du réseau, est confrontée à une menace croissante : l’expansion de la culture du cacao progresse sur l’habitat de la Éléphants de forêt africains, en danger critique d’extinction.

La politique internationale ajoute à cette tension. À mesure que le réseau s’étend, les États-Unis, qui maintiennent actuellement 47 réserves de biosphère— a annoncé son retrait de l’UNESCO en décembre 2026 sous l’administration Donald Trump. Cette décision suscite des inquiétudes quant à la poursuite de la coopération internationale en matière de conservation.

 

Que signifient les nouvelles désignations

 

Chaque nouvelle réserve de biosphère représente bien plus qu’une zone protégée : elle est Des laboratoires vivants où l’on recherche un équilibre entre la nature et le développement humainLes sites reconnus remplissent une double fonction : conserver les écosystèmes et les espèces, tout en promouvant des modes de vie et de production durables pour les communautés qui les habitent.

Dans le cas d’ Désert froid de l’IndeCette désignation met en lumière une région de pastoralisme ancestral qui s’appuie sur la résilience des écosystèmes de haute montagne. Le changement climatique menace de perturber les glaciers et les sources d’eau essentielles à la survie des populations et de la faune.

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En Raja AmpatCette inscription renforce la protection de l’un des hauts lieux de la biodiversité marine, vital pour la pêche artisanale, l’écotourisme et la sécurité alimentaire locale. Sa reconnaissance comme réserve de biosphère vise également à limiter la pression exercée par le tourisme de masse et la pêche industrielle.

La déclaration de São Tomé et Príncipe en tant que pays à part entière sous ce statut Elle a une forte valeur symbolique et stratégique. L’île entière devient une expérience mondiale d’intégration de la conservation et du développement, de l’agriculture au tourisme durable. Cette décision reflète une tendance émergente : ne pas se limiter à des zones isolées, mais faire de la durabilité un projet national.

 

La conservation comme projet d’avenir

 

La désignation de ces 26 nouvelles réserves intervient à un moment critique où la communauté internationale cherche à accélérer l’action climatique et à atteindre les Objectifs de développement durable d’ici 2030. Les experts avertissent que la planète ne peut pas se permettre de continuer à perdre des habitats naturels au rythme actuel, et que la La protection de la biodiversité est indissociable de la sécurité économique et sociale.

Le défi réside toutefois dans la mise en œuvre. Bien que les réserves soient reconnues internationalement, leur gestion quotidienne dépend des gouvernements nationaux et de la coopération avec les communautés locales. Les cas du Nigéria et d’autres pays montrent que la reconnaissance seule ne suffit pas : Des plans de gestion efficaces, un financement adéquat et des mécanismes de surveillance continue.

Cependant, l’expansion du réseau envoie un message clair : dans un monde où la déforestation, l’urbanisation et l’exploitation intensive menacent chaque recoin, cela est encore possible. Engagez-vous pour la conservation et créez des espaces d’espoirComme le souligne l’UNESCO, chaque nouvelle réserve est aussi une invitation à repenser la relation de l’humanité avec la planète.

Source : drivingeco