Près de 700 signatures d’ONG récoltées : trois Orléanais à l’origine d’une lettre ouverte record en faveur d’un traité mondial contre la pollution plastique
14 août 2025
14 août 2025
Pour la toute première fois, une lettre ouverte a récolté près de 700 signatures d’organisations non gouvernementales (ONG) francophones. À l’origine de cette lettre, cinq ONG, parmi lesquelles l’association Orléans Zéro Plastique et le fonds de dotation Objectif Zéro Plastique, tous deux créés par trois Orléanais : Jules Vagner, Élouan Sivilier et Prince Maboussou.
Alors qu’ils sont actuellement à Genève pour représenter leur ONG, à la session de négociations 5.2, en vue d’aboutir à un traité mondial pour lutter contre la pollution plastique, Jules Vagner nous livre ses impressions.
La lettre ouverte a récolté près de 700 signatures d’ONG francophones. Qu’est-ce que cela signifie ?
« Ça montre que malgré les réalités diverses selon les pays, entre le Mali et la France par exemple, nous sommes tous concernés et tous unis pour agir, et pour agir vite. »
Quel est l’objectif de cette lettre ?
« Maintenir la pression sur les États qui se sont engagés vers un traité. »
Quelles sont vos principales revendications ?
« Nous en avons sept. Parmi elles : réduire la production de plastique afin de limiter la pollution à la source ; protéger la santé humaine en éliminant les substances chimiques dangereuses, car sur les 16.000 substances chimiques connues dans les plastiques, 4.000 ont déjà été reconnues comme dangereuses ; arrêter l’envoi de nos déchets dans les pays les plus pauvres ; prioriser le réemploi et le remplissage, plutôt qu’un modèle centré sur le recyclage et d’autres fausses solutions telles que l’incinération. Le recyclage ne nous sauvera pas. Dans les faits, la majorité des plastiques ne sont pas recyclables.
Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’accord sur un traité jusqu’à maintenant ?
« Car d’un côté il y a ceux qui sont ambitieux et qui veulent s’attaquer au problème à la source, en fermant le robinet d’une production de plastiques aujourd’hui hors de contrôle. Et de l’autre, il y a les pays producteurs de pétrole et de gaz, emmenés par l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Russie, et soutenus par la Chine et les États-Unis, qui s’y opposent fermement. La raison : leur économie repose principalement sur la transformation et l’exportation du pétrole, et comme on sait que dans le futur il y aura moins de pétrole utilisé pour le secteur des transports, ils se disent : “Pour compenser ce qu’on va perdre dans ce secteur, on va produire plus de plastiques.”
Je préfère que cela n’aboutisse pas, plutôt qu’aboutir à un mauvais traité. Il faut que cela soit un traité qui nous convienne sur les termes. »
Que va-t-il se passer s’il n’y a pas d’accord à la fin de cette session ?
« Je ne pense pas que ça tombera à l’eau. Ça mettra peut-être du temps, mais pour moi un jour, il y aura un traité. »