Les déchets plastiques abritent des espèces côtières en pleine mer

 

Selon une étude publiée début décembre, de nombreuses espèces côtières dérivent sur des déchets plastiques pour se retrouver au milieu de l’océan. La faune locale est ainsi menacée par ces spécimens devenus invasifs.

“Chaque année, écrit Popular Science, au moins 14 millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans les océans, une pollution nocive pour la faune marine, qui les confond avec de la nourriture, s’étouffe ou se retrouve prise au piège dans ces détritus.” Mais le site de vulgarisation scientifique met aussi en évidence une conséquence plus étonnante de la prolifération de ces déchets.

Selon une étude parue le 2 décembre dans la revue Nature Communications, “des plantes et des animaux quittent leur habitat côtier en surfant sur cette marée de détritus sans cesse grandissante : ils parcourent ensuite des centaines de kilomètres jusqu’au ‘septième continent’, la plus vaste accumulation de plastique, qui dérive dans le Pacifique, où ils créent un écosystème d’un tout nouveau genre”.

Compétition pour les ressources

Anémones de mer, ophiures, crustacés marins, algues et même des poissons côtiers font ainsi leur apparition en haute mer. Le problème est que ces espèces entrent en compétition avec la faune marine pour les ressources nécessaires à leur survie, et certaines deviennent invasives.

Les chercheurs ont compris depuis longtemps que des organismes côtiers pouvaient rejoindre d’autres littoraux, parfois lointains, en s’accrochant à des débris marins, notamment du bois flotté ou des algues”, poursuit Popular Science, qui explique notamment que de nombreux déchets plastiques “habités” avaient été retrouvés après le tsunami de 2011 au Japon. Le site poursuit :

Avant l’avènement du plastique, increvable et foisonnant, ces radeaux de fortune restaient rares, et ils étaient fragiles. La science ne donnait pas cher de ces plantes et animaux côtiers perdus en pleine mer, où la nourriture et les abris sont rares.”

Si l’ampleur des répercussions écologiques de ce phénomène demeure difficile à mesurer, les chercheurs craignent que le voyage de ces espèces côtières se poursuive avec l’accumulation des déchets plastiques. Elles pourraient, à terme, envahir “de nouveaux littoraux”.

Source: Courrier international