Transport maritime: Tanger Med améliore nettement sa performance (CNUCED)

 

Tanger Med a nettement amélioré sa performance et a permis au Maroc d’augmenter sa capacité du transport maritime de 32,5% au 2e trimestre 2022 par rapport au même trimestre en 2021. C’est ce qu’a indiqué la Cnuced qui a publié l’édition 2022 de son rapport sur le transport maritime.

Tanger Med s’est encore illustré à l’international. Le complexe portuaire a, en effet, permis au Maroc d’augmenter sa capacité du transport maritime de 32,5% au 2e trimestre 2022 par rapport au même trimestre en 2021, a indiqué la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans l’édition 2022 de son rapport sur le transport maritime. L’agence onusienne relève que pour Tanger Med, la sécurisation des connexions intermodales a stimulé le trafic import-export, tout en attirant les industries tournées vers l’exportation.

Tanger Med, 6ème dans la région Moyen-Orient et Méditerranée

Tanger Med a, par ailleurs, nettement amélioré son rang en termes de performance dans la région du Moyen-Orient et de la Méditerranée, passant de la 15e place en 2020 à la 6e position à 2021, selon l’indice de performance des ports à conteneurs publié par la Banque mondiale et S&P Global et cité par le rapport de la Cnuced. Cet indice évalue le temps de rotation en fonction de la taille des navires et de la taille des escales. Il ressort, d’ailleurs, de l’édition 2022 de cet indice que pour 2021, les ports les mieux classés se trouvaient au Moyen-Orient et en Méditerranée et en Asie de l’Est. Parmi les 25 ports les mieux classés, dix se trouvaient au Moyen-Orient et en Méditerranée, contre quatre en 2020. Pour l’Asie de l’Est, reflétant la congestion, le nombre de ports dans les 25 premiers est passé de 15 à 8.
Le rapport note également que malgré un blocus de six jours du canal de Suez en mars 2021, l’Afrique du Nord a enregistré une croissance stable des escales de porte-conteneurs, soutenue par le développement et la modernisation en cours des ports, notamment Tanger Med au Maroc et Ain Sokhna en Égypte.

La reprise du commerce maritime est ralentie par la congestion des ports

Par ailleurs, le rapport relève que la reprise du commerce maritime est ralentie par la congestion portuaire sans précédent et par le manque de ponctualité des navires. Ce problème a été observé notamment dans trois régions : la Chine, l’Europe septentrionale et la côte Ouest des États-Unis. L’Afrique et l’Amérique latine et les Caraïbes, par exemple, ont perdu plus de 10% de leurs liaisons maritimes directes, illustre la Cnuced, ajoutant que de nombreux pays en développement ont dû faire face à des problèmes d’arrivée tardive de navires et à une pénurie de conteneurs.

Faible croissance de la flotte maritime

La reprise du commerce est aussi freinée par la faible croissance de la flotte, selon le rapport. En effet, indique-t-il, en 2021, le tonnage de la flotte mondiale de navires de commerce a augmenté de moins de 3%, affichant le deuxième taux de croissance le plus bas depuis 2005.
Autres problèmes soulevés par la Cnuced, les taux de fret des marchandises conteneurisées atteignent des «sommets historiques», des taux de fret divergents selon les marchandises dans un contexte de forte volatilité et de grande incertitude. Aussi, la guerre en Ukraine perturbe l’approvisionnement en denrées alimentaires et en énergie, et focalise l’attention sur le transport maritime.
L’agence onusienne se félicite, toutefois, de la dématérialisation des procédures commerciales qui accélère le dédouanement et la mainlevée des marchandises, surtout dans les situations d’urgence.

Le commerce maritime face à l’incertitude

La Cnuced relève que le commerce maritime s’est redressé en 2021, mais fait face en 2022 à un environnement opérationnel empreint de risque et d’incertitude. En effet, après s’être replié de 3,8% en 2020, le commerce maritime international a rebondi en 2021 avec un taux de croissance estimé à 3,2% et un volume total de marchandises de 11 milliards de tonnes. «Il est resté légèrement en deçà des niveaux pré-Covid-19, non seulement parce que la pandémie continuait de sévir, mais aussi en raison d’un manque critique de capacités du côté de l’offre et d’une paralysie sans précédent du secteur de la logistique sur fond de forte hausse de la demande». La croissance du secteur est principalement due à l’augmentation de la demande de fret conteneurisé.

Le volume du commerce maritime de gaz et de vrac sec a également progressé, tandis que celui du commerce de pétrole brut a reculé. Le commerce maritime ne croitrait que de 1,4% en 2022, puis de 2,1% par an en moyenne sur la période 2023-2027, contre une moyenne de 3,3% sur les trente dernières années, selon la Cnuced. Cette décélération prévue est la conséquence non seulement des mesures de confinement liées à la pandémie, mais aussi d’une conjoncture macroéconomique très défavorable et du ralentissement de l’économie chinoise, souligne-t-elle.

Source: LE MATIN