[SCIENCE] LE GIEC LIVRE LE DIAGNOSTIC DE NOS OCÉANS… ET ILS SONT TRÈS MALADES

On croirait à un film d’horreur. Le Giec, les experts de l’ONU sur le climat, vont publier en septembre un nouveau rapport sur les dangers qui menacent les océans et les glaciers avec le réchauffement climatique. L’AFP, qui y a eu accès, brosse un portrait terrifiant de ces risques. Fonte des glaces, libération de métaux lourds comme le mercure, vague de chaleur marine, inondations…

DES OCÉANS PLUS CHAUDS ET PLUS HOSTILES

Les océans ont absorbé environ un quart des émissions de gaz à effet de serre produits par les humains depuis les années 1980. Résultat, ils sont plus chauds, plus acides et moins salés. La fréquence, l’intensité et l’étendue des vagues de chaleur marines ont augmenté. Ce phénomène a déjà ravagé la Grande barrière de corail australienne. Les coraux, dont un demi-milliard d’êtres vivants dépendent pour leur nourriture et leur protection, ne devraient d’ailleurs pas survivre à un réchauffement climatique, même selon les projections les plus optimistes. Enfin, la concentration d’oxygène dans les milieux marins a baissé de 2 % en 60 ans à cause du réchauffement climatique. Ce phénomène vide des régions océaniques entières de leurs habitants, transformant durablement les chaînes alimentaires marines.

HAUSSE DU NIVEAU DES MERS ET EXILS

Le niveau des océans va augmenter durant les siècles à venir, quelles que soient les mesures prises. Comparé avec la fin du 20e siècle, le niveau des océans devrait augmenter entre 29 et 59 centimètres environ d’ici 2100 si le réchauffement global est maintenu à 2°C grâce à des efforts de la communauté internationale. Il augmentera entre 61 et 110 cm si les tendances actuelles se poursuivent vers un réchauffement global de 3°C ou 4°C. Parmi les conséquences, 20 % à 90 % des zones humides devraient être perdues d’ici 2100, en raison de l’élévation prévue du niveau des mers. De nombreuses mégapoles côtières, mais aussi de petites nations insulaires, seraient frappées d’inondation chaque année à partir de 2050. 280 millions de personnes seraient déplacées conséquemment, dans un scénario optimiste d’une hausse de 2°C de la température mondiale.

GLACES EN DANGER

Calotte glacière, glaciers, permafrost… Les glaces, partout sur la planète vont fondre. Les calottes glaciaires en Antarctique et au Groenland ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes chaque année depuis 2006, devenant la principale source de la hausse du niveau des océans. Les glaciers situés à basse altitude, comme en Europe centrale, dans le Caucase, l’Asie du Nord et la Scandinavie, devraient perdre plus de 80% de leur volume d’ici 2100. À travers le monde, plus de deux milliards de personnes dépendent des glaciers pour leur eau potable. Un tiers, voire jusqu’à 99% du permafrost, cette couche de sol gelée en permanence, pourrait fondre d’ici 2100 si le réchauffement climatique continue au rythme actuel, relâchant encore plus de gaz à effet de serre. Le niveau de mercure et de substances toxiques dans l’eau potable devrait augmenter avec la fonte des glaciers et du permafrost, qui contiendraient près de 800 000 tonnes de mercure.

La rédaction avec AFP

Par Novethic