Réchauffement climatique : le cri d’alerte des artistes contemporains dans une exposition gratuite à Paris

 

Une exposition à Paris laisse place à une réappropriation sensible de l’urgence climatique. The Caring Gallery invite son public à la mobilisation, car, désormais, « Chaque degré compte ». L’ONU a même évoqué l’entrée dans un territoire de destruction inexploré.

Du 15 au 24 novembre, l’exposition « Chaque degré compte » fait résonner son cri d’alerte. À commencer par les mots de la commissaire de l’exposition, AnneSophie Bérard : « Défini et adopté par l’Accord de Paris en 2015, le seuil de réchauffement climatique fixé à 1,5° était déjà réclamé depuis 2009 par les petits états insulaires, dont l’habitabilité du territoire n’est plus garantie au-delà de cet objectif. Partout dans le monde, les canicules, inondations, sécheresses et incendies ne cessent de rappeler l’urgence du problème. Mais alors, que faire ? La réponse est unilatérale : il faut agir plus vite et plus fort car désormais, chaque demi-degré aura son importance ! ». C’est pourquoi la Caring Gallery (Paris, IIIe arrondissement) et Danae.io (une plateforme d’ingénierie culturelle dédiée aux institutions publiques et aux acteurs du marché de l’art) proposent l’art contemporain comme levier de mobilisation au service d’un monde plus juste et durable.

Expédition poétique et politique

« Le Giec préconise de redoubler d’efforts en intensifiant le financement climatique à court-terme, puis en investissant dans la recherche et le développement à long-terme. Plus que jamais, une action politique mondiale et immédiate s’avère donc primordiale. Pourtant, le déploiement d’actions gouvernementales efficaces reste faible. Quels signaux et alertes pourraient les convaincre de l’urgence imminente d’agir ? », questionne la galerie qui propose une réponse : l’art, l’imaginaire et la fiction sont nécessaires car toutes les actions commencent par une idée. C’est pourquoi les créations de neuf artistes viennent nous projeter dans un monde apocalyptique.

Courtesy de l'artiste et The Caring Gallery

Dillon Marsh, Fever Dream #2, photographie 50 x 62.5 cm, edition de 10. Courtesy de l’artiste et The Caring Gallerya

Des photographies et NFT déroulent la suite du scénario que nous vivons actuellement, et explorent la trace humaine au milieu de paysages désertiques. Par exemple, à travers ses photographies aux couleurs retouchées, l’artiste sud-africain Dillon Marsh s’empare de l’étrange sous un angle onirique pour montrer un monde dystopique sous haute température, inhabitable pour la plupart des vivants. Quant à l’œuvre vidéo Tsiyr de l’artiste français Raphaël Guez, présentée exclusivement sous forme de NFT, au format MP4 (permise par la plateforme Danae.io qui crée des projets Web3 curatés et sur-mesure), elle donne une vision des vestiges de nos civilisations urbaines.

Marie-Luce Nadal, Divinité de la brume, tirage sur aluminium dibond, 120x92cm. Courtesy de l'artiste et The Caring Gallery

Marie-Luce Nadal, Divinité de la brume, tirage sur aluminium dibond, 120x92cm. Courtesy de l’artiste et The Caring Gallery

Une galerie d’art solidaire

The Caring Gallery est la première galerie à adopter le statut d’entreprise à mission. Systématiquement, 10 % des ventes sont reversés à Wild Legal, une association caritative visant l’application et la meilleure utilisation du droit de l’environnement et des droits de la nature. Ce modèle économique est pionnier en France. L’exposition « Chaque degré compte » s’inscrit dans une lignée cohérente : les expositions thématiques, axées sur le « Care » tournent autour des défis contemporains : le défi climatique, la préservation de la biodiversité, la lutte contre l’exclusion sociale, le sexisme et le racisme, la promotion de l’éducation et de l’inclusion, la défense des droits de l’homme. En avril 2022, « Politiquement intime » questionnait les droits et la santé des femmes.

Source: Connaissance des Arts