Pourquoi la crème solaire fait périr les coraux ? Et comment y remédier ?

La crème solaire dont nous nous enduisons chaque été est destinée à nous protéger des rayonnements. Mais lorsqu’elle finit dans la mer — des milliers de tonnes chaque année ! –, elle nuit à la santé des coraux et des anémones. Des chercheurs viennent de mettre à jour le mode opératoire du principal suspect.

L’oxybenzone. C’est un composé chimique organique (C14H12O3) qui a la propriété de filtrer les ultraviolets responsables non seulement du bronzage, mais aussi du vieillissement de la peau et de ses cancers. C’est pourquoi on le trouve dans de nombreuses crèmes solaires. L’ennui, c’est qu’il endommage les coraux — bien moins que plusieurs autres facteurs, certes, mais tout de même. Les crèmes solaires qui en contiennent ont d’ailleurs été interdites dans les îles Vierges des États-Unis, par exemple, et à Hawaï.

Mais pour les scientifiques, ce n’était pas suffisant. Ils devaient comprendre par quel mécanisme l’oxybenzone nuit aux coraux — et aux anémones. C’est ce que des chercheurs de l’université de Stanford (États-Unis) expliquent aujourd’hui. Et surprise, alors que l’oxybenzone nous protège, nous, des rayonnements du soleil, le composé fait tout l’inverse pour les coraux.

 

D’autres composés dangereux dans les crèmes solaires ?

Il s’avère en effet que les coraux — et les anémones — métabolisent l’oxybenzone de telle manière que la substance qui en résulte forme des radicaux nocifs en cas d’exposition au soleil. Et uniquement dans ce cas. Des radicaux qui sont d’autant plus agressifs qu’avec le réchauffement des eaux, les coraux ont tendance à se défaire des algues symbiotiques capables de les protéger des toxines produites à partir de l’oxybenzone.

Les chercheurs craignent désormais que ce composé visé par la critique depuis plusieurs années ne soit finalement pas le seul à mettre en péril la survie des coraux. D’autres ingrédients dans les crèmes solaires se présentent en effet avec des structures chimiques similaires. Qui pourraient donc former également des métabolites phototoxiques. Les protections solaires à base de métaux — comme le zinc ou le titane –, dont le fonctionnement est fondamentalement différent, pourraient être plus sûres pour les coraux. Mais les chercheurs préfèrent approfondir encore la question avant de conclure.

Source: Futura Planète