Pêche en Méditerranée : les régions encouragées à signer la « déclaration de Barcelone »

 

Dans moins d’un mois, le 12 ou le 13 décembre, le conseil des ministres européens adoptera le volet 2023 du plan WestMed qui réglemente la pêche en Méditerranée. Et qui, en réduisant, année après année, l’effort de pêche, dans un contexte de crise majeure lié au prix des carburants, met en péril la survie de nombreuses entreprises. Toutes les régions concernées de Mare Nostrum sont invitées à signer « la déclaration de Barcelone » pour remettre à plat la stratégie européenne. 

Avec au moins 14 chalutiers (sur 52) qui vont sortir de la flottille en Occitanie et sachant que la plupart pêchent actuellement quasiment à perte en raison du contexte économique et du prix des carburants, la situation a rarement été aussi tendue dans le Golfe du Lion. Et ce, sachant que le PSF (plan de sortie de flotte) examinera d’éventuels dossiers supplémentaires jusqu’au mois de mai 2024. 

Lire La « Déclaration de Barcelone »

La situation n’est pas forcément meilleure chez les petits métiers, également confrontés à des charges importantes et à un marché ankylosé en raison de la baisse du pouvoir d’achat et, encore et toujours, des coûts liés à l’avitaillement des bateaux.
Dans ce contexte, début octobre, les deux régions Occitanie et Catalogne en Espagne, ont rédigé « la déclaration de Barcelone ». Un document partagé avec toutes les autres régions méditerranéennes qui sont invitées à le signer. Il s’agit, car le calendrier est serré, de démontrer la bonne volonté de la filière pêche et aussi de revoir les échéances à moyen terme, et non à court, dans un contexte tendu.

Laisser le temps pour s’adapter

Pour résumer, voici sur quoi s’appuie cette déclaration : « la prise en compte des impacts sociaux et économiques (perte de chiffre d’affaires, suppression d’emplois); la mise en place d’outils financiers et réglementaires permettant la nécessaire décarbonation des navires de pêche, et notamment de la flottille chalutière; la révision des notions d’obligations de débarquement et de sélectivité des engins de pêche, difficilement compatible avec l’ensemble des espèces pêchées en Méditerranée; et surtout ajourner à 2030 (au lieu de 2025) l’évaluation des mesures de gestion (réduction du nombre de jours de pêche, fermeture spatio-temporelle de zones de pêche…) prises pour reconstituer les stocks de poissons, sur la base de données scientifiques les plus complètes et récentes possibles ».

Dans un contexte de recherche d’autonomie alimentaire, où la pêche en Méditerranée n’est pas industrielle, mais globalement en circuit court avec des débarquements non éloignés des lieux de prélèvement, où la profession se mobilise avec un « contrat de filière » (lire par ailleurs) qui devrait être adopté en juin ou juillet prochain, il est question de sauver un maillon économique non négligeable (quelque 5000 emplois en région) et d’aligner le calendrier de Bruxelles sur celui de la transition énergétique en Occitanie.

Source: L’INDEPENDANT