Orque morte dans la Seine : voici les premiers enseignements de l’autopsie

 

Les analyses sur le corps de l’orque retrouvée morte dans la Seine lundi 30 mai 2022 ont commencé mardi. La préfecture de la Seine-Maritime en livre les premiers enseignements.

L’autopsie de l’orque retrouvée morte dans la Seine lundi 30 mai 2022 a commencé mardi 31 mai dans la matinée. Elle vise à « recueillir un maximum d’informations et tenter d’établir les causes de l’errance et de la mort », expliquait la préfecture de la Seine-Maritime dans un communiqué publié lundi.

Parmi les experts impliqués dans cette opération, deux spécialistes de l’observatoire Pélagis de La Rochelle (Charente-Maritime) livrent les premiers enseignements tirés des analyses sur le corps du cétacé.

« Probablement » malade avant son entrée dans la Seine

« C’est un animal assez maigre, qui ne s’est pas nourri depuis plusieurs semaines », constate Sarah Wund, dans une vidéo publiée sur le compte Twitter de la préfecture :

Et la vétérinaire de l’observatoire Pélagis d’ajouter :

C’est probablement un animal qui était malade avant de se mettre dans l’eau douce. Le fait qu’elle ne s’alimentait plus depuis quelques semaines, ça peut être lié à une autre pathologie sous-jacente, déjà présente chez l’animal.

Sarah WundVétérinaire de l’observatoire Pélagis

Prudente, elle prévient qu’« on en saura plus après les analyses ».

« Identifier les menaces » pour les orques

Pour Thierry Jauniaux, expert en cétacés à l’université de Liège (Belgique), « c’est exactement le même travail qu’un médecin légiste, sauf qu’on travaille avec des animaux sauvages. À partir du moment où on identifie des causes de mortalité, on peut identifier les menaces et donc prendre des mesures vis-à-vis des menaces. »

Toutefois, « sur un cas ponctuel, il est difficile de dire quelle va être la menace », nuance Thierry Jauniaux.

Dire si l’animal était en bonne santé quand il est rentré dans l’estuaire de la Seine, je n’oserai jamais y répondre d’un côté ou de l’autre.

Thierry JauniauxExpert en cétacés à l’université de Liège (Belgique)

Plusieurs laboratoires participent aux analyses pour déterminer notamment si l’orque a souffert d’un virus ou d’un parasite, rapporte actu La Rochelle. Les vétérinaires vont également définir l’âge de l’animal et son parcours. Son squelette sera ensuite confié au Muséum d’histoire naturelle de Paris, indique Cécile Dars, biologiste marin de l’observatoire Pélagis.

Plusieurs jours d’errance dans la Seine

Repéré le 17 mai 2022 par des remorqueurs près du pont de Normandie, l’animal était perdu en Seine depuis plusieurs jours. Les observateurs avaient constaté une dégradation de son état de santé. Il semblait atteint de mucormycose, une maladie émergente observée chez les mammifères marins touchant le derme et l’épiderme, et dont aucun cas similaire n’aurait été constaté en Europe jusqu’alors.

Placée sous surveillance, l’orque a fait l’objet d’une tentative de guidage expérimentale par des moyens acoustiques pour la réorienter vers la mer, samedi 28 mai. Après l’échec de cette opération et devant l’état de santé devenu « critique » de l’animal, les experts et les autorités avaient fini par retenir l’euthanasie comme seule solution envisageable. Ils n’ont pas eu à y recourir, l’orque ayant trouvé la mort avant.

Source: 76 actu