Le Tunisien peu au fait des changements climatiques dans son pays

 

Selon les résultats de la dernière enquête réalisée par Afrobarometer en Tunisie, la pollution est un problème environnemental grave, et rejoint la gestion des déchets parmi les problèmes environnementaux les plus importants du pays.

L’équipe d’Afrobarometer, conduite par One to One for research and polling a sollicité l’avis de 1.200 adultes tunisiens entre février et mars 2022.  Il en ressort que la grande majorité des Tunisiens souhaitent un surcroît de réglementation environnementale.

En effet, selon les statistiques, près de neuf sondés  sur 10 (88%), estiment que les problèmes de pollution tels que l’accumulation des déchets, ou des dommages à la qualité de l’eau sont graves dans leurs communautés.  76% les considérant  comme « très » graves.

Les sacs plastiques, nuisance environnementale la plus importante

Aux yeux des Tunisiens, le traitement des déchets et autres ordures, notamment  plastiques, est le problème majeur qui ne cesse de faire des ravages à l’environnement (38%), suivi par la pollution des sources d’eau (25%), la gestion des déchets humains (14%), et la pollution de l’air (11%).

8 Tunisiens sur 10 (79%), affirment que les sacs plastiques représentent une source majeure de pollution dans le pays.

Emploi vs environnement

Les Tunisiens restent cependant divisés quant  au choix  entre la protection de l’environnement aux dépens de la création d’emplois (45%), et la création d’emplois au détriment de la protection de l’environnement.

S’agissant de l’extraction des ressources naturelles qui ont lieu  dans le voisinage de leurs communautés, la plupart des Tunisiens interrogés trouvent que les bénéfices dépassent les coûts environnementaux. En effet, selon les taux, 83% sont pour une réglementation environnementale.

Il reste que  les personnes ordinaires n’ont pas de voix au chapitre des décisions prises (48%), et que les communautés ne perçoivent pas une part juste des revenus des exploitations (49%).

Ignorance à la périphérie de la désinvolture !

Les Tunisiens, pour la plupart,  disent que les aléas climatiques tels que la sécheresse, se sont aggravés dans leur pays, mais peu d’entre eux sont au courant du concept des changements climatiques.

De plus, selon l’enquête, la majorité de ceux qui sont informés sur les changements climatiques trouvent que le phénomène rend la vie pire  à leurs concitoyens et que la responsabilité première  qui est de limiter ses effets incombe aux pays riches ainsi qu’au gouvernement.

Ils sont également du grand nombre à approuver que les citoyens ordinaires  jouent  un rôle important dans les efforts de lutte contre les changements climatiques et que le gouvernement devrait prendre des mesures urgentes pour atténuer les retombées  de ce problème.

En effet, sept Tunisiens sur dix affirment que les épisodes de sécheresse sont devenus plus graves au cours des 10 dernières années. Et les sécheresses sont plus perçues par les ruraux et les habitants du Sud et du Centre.

Par ailleurs, seuls 22% des citoyens ont entendu parler des changements climatiques. Mais parmi ceux qui en sont au courant, plus de huit sur 10 (84%) affirment qu’ils rendent la vie  pire en Tunisie.

En outre, la majorité pense que les populations ordinaires peuvent contribuer à limiter les changements climatiques (59%), et que le gouvernement doit agir dès maintenant pour limiter ses effets (71%).

Source: African Manager