Le tourisme d’aventure, une tendance en Méditerranée
19 avril 2023
19 avril 2023
La Méditerranée est la première destination touristique mondiale. En 2019, juste avant la pandémie, elle accueillait plus de 400 millions de touristes par an. Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), le secteur représentait 15 % du produit intérieur brut et 11,5 % de l’emploi dans la région. Cependant, le modèle « soleil et sable » s’est avéré fragile et ses conséquences à long terme peuvent être fatales. Face à ce problème, l’Association des chambres méditerranéennes (ASCAME) propose le tourisme d’aventure comme une alternative offrant des avantages économiques, environnementaux et sociaux.
L’un des principaux problèmes du tourisme de masse est la saisonnalité. L’Agence européenne pour l’environnement signale que dans certaines régions de la Méditerranée, 75 % de la production annuelle de déchets est générée en été. De plus, le type d’emploi offert par ce modèle est souvent informel, temporaire et mal rémunéré. Cette combinaison d’insécurité environnementale et d’insécurité de l’emploi se traduit par une instabilité sociale évidente.
Pour Anwar Zibaoui, coordinateur général de l’ASCAME, la réponse réside dans une reformulation du secteur en accord avec les Objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies. « D’ici 2030, le tourisme devrait atteindre un nombre record de plus de 1,8 milliard de voyageurs traversant les frontières internationales. Si vous me demandez s’il s’agit d’une opportunité ou d’un désastre, tout dépend de la manière dont cette croissance est gérée. Un tourisme bien développé peut favoriser l’innovation et l’esprit d’entreprise sans compromettre notre avenir. Mais le modèle actuel du tourisme, en particulier en Méditerranée, n’est pas viable à long terme : ni pour l’économie, ni pour la société, ni pour la planète », déclare Anwar Zibaoui.
C’est une idée que l’ASCAME met en avant depuis des années, avant même que COVID-19 ne vienne ébranler le secteur. « Malheureusement, la persistance des catastrophes climatiques et l’effondrement du tourisme international sous l’effet de la pandémie nous ont donné raison », ajoute Anwar Zibaoui.