La mission Tara a quitté Lorient et mis le cap sur l’Atlantique sud

La goélette a quitté le quai de Lorient (Morbihan) samedi 12 décembre 2020. Une nouvelle expédition et une nouvelle enquête en profondeur, à la poursuite des microbiomes…

Nouvelle aventure pour Tara et son équipage. Sous les applaudissements, la goélette scientifique, véritable laboratoire flottant (trois unités à bord), a quitté le quai de Lorient (Morbihan) samedi 12 décembre 2020. Passant, au pied de la Tour de la Découverte, l’emblématique phare de la ville. Comme un salut au passé d’aventures hauturières de la cité maritime, jadis siège de la Compagnie des Indes. Une aventure qui se poursuit en ce XXIe siècle. « Tara, ancrée durablement à Lorient, perpétue la tradition épicée des grands voyages », souligne Fabrice Loher, maire de Lorient.

La goélette met donc le cap sur l’Atlantique sud. L’expédition amorcée samedi la conduira sur les côtes d’Amérique du Sud, jusqu’au Chili, aux abords de l’Antarctique avant de remonter le long des côtes d’Afrique.

Sa nouvelle mission ? Enquêter en profondeur sur les microbiomes. Ce peuple marin invisible, constitué de bactéries, de microalgues, de virus, qui permettent à notre planète de respirer. Une biomasse marine qui transforme l’énergie solaire en protéines tout en captant le carbone. « C’est, au quotidien, 50 % de la production d’oxygène de la Terre », rappelle Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara Océans.

« Des données attendues »
Durant ces 21 mois de recherches en mer, l’équipe de Tara collectera une information précieuse. De nombreux scientifiques se relaieront à bord. « L’équipage (5 à 6 marins et 6 à 7 scientifiques) travaillera par tranches de trois mois, explique Yves Tournon, second capitaine de Tara. Sur ce bateau très marin, très solide, qui a une tenue de mer incroyable, nous travaillons tous pour le même objectif. Faire avancer la science, préserver notre environnement, notre planète. Sur ce navire, nous partageons tout, des manœuvres des voiles à la collecte des prélèvements ».

Ces 70 000 km à parcourir en mer ne seront pas une balade de santé. Mais la mission s’annonce passionnante. « Surtout très utile pour la communauté scientifique internationale, estime Yves Tournon. Il manque énormément de données sur les microbiomes, sur leur réaction au réchauffement, leur influence sur le climat. Ces recherches sont attendues des climatologues, des biologistes, des économistes ».

Également présents au moment du départ, Olivier Poivre-d’Arvor, nouvel ambassadeur des Pôles et Loïg Chesnais-Girard, président de Région. Les deux hommes n’ont pas manqué de rappeler l’importance de la mission Tara Océans ancrée en terre bretonne. « Une mission extraordinaire, lancée dans la tradition des expéditions de Dumont-d’Urville, Charcot, des grands mondes polaires. Vous faites un travail scientifique absolument indispensable à notre survie à nous, Terriens ».

Source : Ouest France