Journée mondiale de l’océan : trois risques qui menacent la santé des mers

Montée du niveau marin, acidification, pollution chimique… la vie des océans n’est pas un long fleuve tranquille. 

La Journée mondiale de l’océan, c’est ce mardi 8 juin. C’est au sommet de la Terre, à Rio, en 1992, que fut lancée l’idée d’une Journée mondiale de l’océan chaque année. Son objectif ? Sensibiliser aux enjeux marins, multiples et déterminants pour l’avenir de l’humanité. Logique. Les océans ne couvrent-ils pas 70 % de la surface terrestre, s’étendant jusqu’à des profondeurs de 4.000 mètres en moyenne, avec un record de 11.020 mètres (NDLR, fosse des Mariannes qui est la fosse océanique la plus profonde connue à ce jour, c’est aussi l’endroit le plus profond de la croûte terrestre) ? 

Or, de la pollution à l’acidification en passant par la désoxygénation et la surpêche, les atteintes à la santé de l’océan et de ses écosystèmes sont nombreuses et augmentent d’année en année.  Zoom sur trois risques principaux. 

1. Le niveau de l’océan remonte dangereusement

Depuis 1992, les satellites permettent de mesurer avec précision la remontée du niveau marin, lequel s’est élevé de 4 centimètres entre 1970 et 1992, mais de 8,5 centimètres entre janvier 1993 et août 2019. Les experts constatent une accélération de la montée des eaux sur cette dernière période, avec un taux d’élévation de 3,4 millimètres par an : un rythme qui a presque doublé par rapport à la période précédente. Or, 600 millions de personnes dans le monde habitent le long des littoraux, à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la merLa hausse du niveau de la mer et les dérèglements climatiques mettent en danger ces populations, notamment en Asie.

Ce phénomène a plusieurs causes. D’abord, la dilatation thermique de l’eau, qui s’explique par le fait que le volume de la masse d’eau augmente avec la température (35 %) ; ensuite, la fonte des calottes de glace du Groenland (25 %) et de l’Antarctique (10 %) ; et enfin la fonte des glaciers de montagne (24 %). Notons que cette élévation du niveau marin n’est pas identique à tous les endroits de la planète. Les spécialistes constatent des taux allant des taux allant de 5 à 10 millimètres par an dans certaines zones au large du Japon, de l’Australie, de l’Argentine, secteurs les plus touchés.  

Les calottes de glace, risque majeur  – Après 2100, la fonte des calottes de glaces polaires est capable de hisser le niveau marin global bien au-dessus du mètre envisagé pour la fin du siècle. Certains glaciologues estiment que la remontée du niveau marin pourrait aller jusqu’à 2 mètres. Avec une épaisseur de plus de 3 kilomètres dans leur partie centrale, les calottes de glace de l’Antarctique et du Groenland représentent un volume de glace équivalent à 57 mètres et 7 mètres de niveau marin… 

2. L’océan s’acidifie 

Le CO2 rejeté dans l’air par l’homme est responsable de l’acidification de l’océan. Connu surtout pour augmenter l’effet de serre, il impacte fortement le milieu marin en changeant la composition chimique de l’eau. À la suite de diverses réactions chimiques, le Ph (potentiel hydrogène) de l’eau diminue et devient donc plus acide. Selon les océanographes, cette acidité a augmenté en moyenne de 26 % depuis 1750. 

Cette transformation chimique va toucher directement certaines espèces marines, en empêchant les plantes et animaux marins de fabriquer correctement leurs coquilles et autres habitats calcaires comme le corail. Ce qui a pour effet de fragiliser directement ces espèces, à la base des chaines alimentaires marines. Les impacts d’une telle modification chimique sont donc une réelle menace pour l’équilibre du vivant, y compris pour l’homme.

3. Les polluants chimiques de plus en plus présents

Huit millions de tonnes de plastique sont répandues chaque année dans les océans. C’est quatre fois plus qu’en 1950, selon l’Atlas de l’eau et des océans. 5.000 milliards de particules de plastique flotteraient dans les mers. Le danger, ce sont les microplastiques « généralement définis comme inférieurs à 5 mm de diamètre », souligne l’Unesco. Ces plastiques menacent toute la chaîne alimentaire, nuisant à la santé de l’homme et des animaux. 

La surpêche – 11 % des 2.800 espèces marines dans les pays d’Océanie sont menacés d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). 31 % des stocks de poisson dans le monde étaient surexploités en 2013, selon la FAO, ce qui ne permettait pas leur renouvellement, contre 10 % en 1974.

Source : La Montagne