Banlieue sud: La mer de plus en plus polluée

 

La société civile assiste impuissante au rejet continu des déchets et des eaux usées dans la mer à Radès, Hammam-Lif et Borj Cedria.

Malgré les efforts acharnés de la société civile, l’environnement n’en finit pas d’être agressé par l’activité humaine dans le gouvernorat de Ben Arous. Le mois de septembre dernier, un cordon humain s’est formé sur plusieurs kilomètres  de la mer d’Ezzahra à Radès pour dénoncer la pollution de la mer par les eaux usées provenant des stations de traitement de l’Onas. Cette mobilisation n’a pourtant abouti à aucune action concrète. Les stations de l’Onas continuent à fonctionner de la même manière en déversant leurs eaux dans les oueds, sans qu’elles subissent un traitement adéquat. Charriant sur leur passage toutes sortes de déchets, provenant des zones industrielles et d’habitation qui se trouvent aux alentours, celles-ci finissent leur trajectoire dans la mer. Le processus de destruction de l’écosystème des aires marines de la banlieue sud,  par les déchets, se poursuit, ainsi, inéluctablement sans que les autorités locales ne soient inquiétées.

Les déchets finissent dans la mer

«Les eaux usées de l’Onas se jettent dans l’oued Meliane, souligne Heykel Khomsi, président de l’Association de Megrine pour l’innovation et la Sauvegarde. Elles traversent la zone industrielle de la ville de Zaghouan, et entraînent sur leur passage les déchets qui sont déversés dans la mer de Radès. Ces déchets représentent une source de pollution considérable pour la mer de Borj Cedria et de Hammam-Lif où ils s’accumulent en surface et dans les profondeurs. Ils polluent également la lagune de Slimane qui a pourtant été classée zone protégée Ramsar. Il y un autre problème qui représente une source d’inquiétude au niveau du lac Sud. Les centrales électriques implantées dans cette zone refroidissent leurs turbines à partir de l’eau de ce lac. L’eau chaude provenant de ces turbines a un impact désastreux sur l’écosystème marin. A cause de cette pollution, les mers de Radès, Hammam-Lif et Borj Cedria sont aujourd’hui des points noirs impropres à la baignade».

Pour venir à bout de la pollution générée par les eaux usées des stations de traitement, un projet est envisagé ; à savoir celui de la construction d’une conduite sous la mer, qui permettrait d’acheminer les déchets, le long d’un couloir de plusieurs kilomètres sous l’eau. Ce qui est supposé être une solution pour lutter contre la pollution du milieu marin n’est qu’un leurre et va contribuer à poursuivre la destruction de l’écosystème marin, dès lors qu’au lieu d’être interrompu, le rejet des déchets va se poursuivre mais cette fois-ci dans les fonds marins.

Souce: La Presse