Assises de la mer. « N’opposons pas environnement et économie », demandent l’Ifremer et l’OFB
14 novembre 2025
Mardi 4 novembre, le directeur des aires protégées et des enjeux marins à l’Office français de la biodiversité (OFB), Fabien Boileau, et le président-directeur général de l’Ifremer, François Houllier, ont rappelé que la santé du monde économique dépend directement de l’état de l’environnement.
Fabien Boileau, directeur des aires protégées et des enjeux marins à l’Office français de la biodiversité (OFB), et François Houllier, président-directeur général de l’Ifremer, se sont adressés aux acteurs de l’économie maritime mardi 4 novembre, lors des Assises de l’économie de la mer à La Rochelle, avec un message clair : l’opposition des questions économiques et environnementales est une erreur.
La vie économique est intimement liée à l’état de l’environnement
, insiste Olivier Thibault, se basant sur le rapport de la Cour des comptes qui évalue le statu quo sur les efforts climatiques à une perte 11,4 points de PIB d’ici 2050.
Propulsion vélique
Dans ce contexte, François Houllier rappelle que la Flotte océanographique française (Fof), opérée par l’Ifremer via sa filiale Genavir, emploie plus de 400 marins sur 17 navires. Avec des missions pouvant durer jusqu’à 45 jours, les navigants travaillent en lien étroit avec la filière (comme l’Atalante qui coopère avec les pêcheurs sur des missions de surveillance). La Fof s’apprête à subir de grands changements, rappelle par ailleurs le président de l’Ifremer, avec trois de ses quatre navires hauturiers qui arrivent à renouvellement
.
Présenté à l’Unoc (Conférence des Nations unies sur l’océan) en juin, le remplaçant de l’Atalante qui aura une quarantaine d’années d’ici 2030 pourrait être un navire à propulsion hybride vélique. Une première pour la flotte de recherche française qui serait ainsi plus cohérente avec ses missions de protection de l’environnement. Le poids de la navigation sur les écosystèmes est d’ailleurs pris en compte dans le portail d’observation des liens pressions-ecosystèmes (Poolpe) de l’OFB, son outil d’information sur les effets potentiels des activités humaines sur les habitats et espèces du milieu marin.
La question du financement de cette évolution de la Fof reste à régler, et le discours donné par Emmanuel Macron aux assises le matin même laisse entendre que l’État est enclin à tendre la main aux sciences françaises. Reste à voir si les actes suivront les paroles.