À l’ouverture de la Monaco Ocean Week, le président du Costa Rica alerte sur l’état critique des océans
24 mars 2023
24 mars 2023
Le coup d’envoi de la Monaco Ocean Week a été donné ce lundi lors de la 14e Monaco Blue Initiative, en présence du prince Albert II et du président du Costa Rica, Rodrigues Chaves Robles.
L’heure est à l’action commune. L’océan doit être soigné pour être sauvé. Et il y a urgence. Malgré la prise de conscience entamée voici plusieurs années, sa situation, toujours aussi critique, n’évolue pas ou bien trop lentement. Le président du Costa Rica, Rodriguo Chaves Robles, l’a rappelé avec solennité ce lundi matin lors la 14e édition de la Monaco Blue Initiative (MBI), donnant le coup d’envoi à la Monaco Ocean Week. Dans son discours donné depuis la salle de conférences du Musée océanographique de Monaco, le chef d’État a insisté sur le mouvement à amplifier et à accélérer pour la protection de l’océan.
Voici ce que l’on peut retenir pour cette journée de lancement.
Ce lundi, le prince Albert II, le chef d’État du Costa Rica ou encore Razan Al Mubarak, présidente de l’Union internationale pour la conservation de la nature et championne du climat de haut niveau de l’ONU, sont intervenus avec un même fil rouge. Si la vision doit être commune, l’action également et elle ne peut l’être qu’avec des outils juridiques, eux aussi communs.
À ce sujet, le souverain s’est réjoui de l’avancée importante obtenue le 4 mars dernier avec l’adoption par les Nations Unies du Traité sur la haute mer, qui va permettre aux États de créer des aires marines protégées. « Ce Traité ouvre enfin de véritables perspectives, non seulement de préservation, mais aussi de gestion et d’exploitation durables de la haute mer, qui représente plus de 60% de l’océan mondial ».
Grâce à lui, les nations vont disposer d’outils juridiques qui permettront de mieux protéger les eaux internationales tout en respectant une répartition équitable des produits des ressources biologiques.
Les travaux sur la Méditerranée entrepris ce lundi après-midi ont eux aussi fait apparaître les vertus d’une mobilisation coordonnée de tous les acteurs. Par ses caractéristiques géographiques et sa situation géopolitique, mais aussi par les menaces qu’elle affronte et les activités qu’elle génère, la Méditerranée est, selon le Prince, un laboratoire de défis.
L’avancée politique obtenue avec la mise en place de la zone de contrôle des émissions d’oxyde de soufre (ou zone SECA) en décembre par l’Organisation maritime internationale dans toute la Méditerranée, le prouve. Comme l’initiative BeMed, qui depuis 2015 poursuit trois objectifs dont le soutien et la mise en réseau des acteurs engagés contre la pollution plastique en Méditerranée. Ou encore le MedFund, ce fonds fiduciaire innovant lancé en 2015 par la Principauté, avec la France et la Tunisie, qui permet de mobiliser des moyens importants au profit des aires marines protégées de Méditerranée, le montrent tout autant.
« Aujourd’hui, il est urgent de se concentrer sur une nouvelle menace, l’exploitation minière des fonds marins, dans laquelle certains pays du monde se sont déjà lancés. » Le président du Costa Rica a souhaité éveiller les consciences et mettre un coup de projecteur sur des pratiques qui prennent de l’ampleur et inquiètent son pays car dévastatrices pour l’écosystème de l’océan.
Pour Rodrigues Chaves Robles, user de l’article 145 de la convention des Nations Unis sur le Droit de la mer est un moyen de lutter contre ce fléau. Cet article impose aux membres de l’Autorité internationale des fonds marins l’obligation juridique d’assurer la protection du milieu marin contre les effets nocifs des activités menées dans les grands fonds marins. « Beaucoup de spécialistes nous alertent sur cette nouvelle activité. Écoutons-les et agissons avec prudence en appliquant le principe de précaution grâce à cet article. » La seule manière d’appliquer cet article essentiel de la convention des Nations Unis est simple pour le président: ne pas démarrer l’activité « tant que l’on ne connaît pas les conséquences néfastes d’une telle intrusion dans les fonds marins ».
La France, et plus précisément la ville de Nice, a été choisie pour accueillir en 2025 la troisième Conférence des Nations Unies sur les océans. Le Prince se réjouit de ce choix et espère une extension notable des mesures. Cette conférence sera organisée par la France et le Costa Rica. À propos de cet événement, Rodrigo Chaves Robles doit rencontrer cette semaine le président de la République, Emmanuel Macron.