Un plan « France Mer 2030 » de 300 M € pour l’innovation et la décarbonation des navires

Le secrétaire d’Etat délégué à la Mer auprès de la Première ministre, Hervé Berville, a annoncé, à Lille, ce mardi 8 septembre, qu’une enveloppe de 300 millions d’euros est réservée au maritime, dans le cadre d’un plan nommé France Mer 2030. L’idée ? Rédiger (enfin) un document stratégique national, accompagner la décarbonation des flottes et soutenir les innovations. 

Le secrétaire d’Etat délégué à la Mer auprès de la Première ministre a ouvert, ce mardi 8 novembre, les assises de l’économie de la Mer, à Lille.
Le ministre n’était pas venu les mains vides, mais avec une enveloppe de 300 M € qui servira au financement du plan France Mer 2030.
Le secrétaire d’Etat a la ferme intention de placer la mer au cœur des politiques publiques. « Nous avons dix mois pour nous parler, avec tous les acteurs du maritime et de l’économie bleue et ce, dans le but, d’écrire un véritable plan stratégique pour les prochaines années », a expliqué Hervé Berville. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’en existe aucun à ce jour, pas plus qu’il n’en existait lors du mandat d’Annick Girardin. Des « jeudis du maritime » auront lieu, chaque mois, pour favoriser la rencontre et les échanges entre les différents acteurs. 

 

À l’avant-garde du zéro émission

L’objectif de France Mer est de relever le défi de la décarbonation des navires de toutes natures et d’aller placer la France à l’avant-garde du « zéro émission ». Pour y parvenir, a souligné Hervé Berville, « il faudra faire sauter des verrous technologiques, développer le rétro fit (remise en état des bateaux en fin de vie et surtout de leurs motorisations), il faudra accompagner des innovations et soutenir la formation ».
Il conviendra aussi d’encourager la « prise de risque » pour les détenteurs de capitaux privés afin de parvenir à mobiliser un milliard d’euros. Tout passera par un « guichet unique », par la création d’un « fonds d’investissement maritime » qui sécurisera, financièrement, les initiatives privées. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat a annoncé l’allocation d’une aide financière d’un montant de 6 M€ pour accompagner la pêche et la conchyliculture. Filières qui devront inéluctablement rentrer en voie de décarbonation. 

Les trois quarts des bateaux non conformes

La transition énergétique dans le maritime est un défi à relever d’urgence. Par exemple,; dès le 1er janvier 2023, les trois quarts de la flotte mondiale de transport de marchandises (vraquiers, pétroliers et porte-conteneurs) ne seront pas conformes aux exigences. En gros, il va falloir poser une étiquette sur les navires, comme celles apposées sur vos appareils électroménagers. Les « mauvais élèves » devront se mettre en conformité dans les plus brefs délais. Et les armateurs devront déconstruire les bateaux les moins vertueux. Selon les estimations évoquées cette semaine à Lille, il faudra que les 300 chantiers navals de la planète produisent 40 000 bateaux, en dix ans. Un défi quasi impossible  à relever.

Réponse aux enjeux de la COP

Le ministre de la Mer a bien mesuré les enjeux stratégiques et d’ailleurs a été applaudi à plusieurs reprises Il veut former une coalition pour consolider nos réactions avec l’Europe , garantir des conditions sociales acceptables, renforcer la coopération pour les nouveaux défis : la protection des fonds marins, la biodiversité, l’économie avec les modèles de pêche et la souveraineté alimentaire, la décarbonation et la formation des métiers… Enfin, la planification en mer sera aussi une priorité pour garantir les zones de pêches et celles de l’éolien en mer. « Il me tarde de connaître la destination de ce fond de 300 M € sur la mandature. Comment il sera orienté et fléché avec, je l’espère, un soutien massif pour la pêche et la transformation des produits ainsi que le bateau du futur. La transition énergétique passera par l’éolien flottant et permettra de répondre aux enjeux de la cop 2027 », commente Didier Codorniou, premier vice-président de la Région et président du Parlement de la Mer.