La pollution plastique dans les océans : un défi colossal pour l’avenir de notre biodiversité marine
6 novembre 2025
6 novembre 2025
La pollution plastique dans les océans représente un défi majeur pour notre environnement. Même si nous arrêtions la pollution aujourd’hui, les résidus plastiques persisteraient pendant des décennies, voire des siècles. Cette problématique est mise en lumière par une récente étude britannique qui modélise le sort des polymères en milieu marin. Les chercheurs de la Queen Mary University of London ont publié une simulation qui révèle le lent voyage des plastiques. Leurs travaux, parus dans Philosophical Transactions of the Royal Society A, décrivent comment les débris flottants se fragmentent avant de s’enfoncer dans les profondeurs. Cette étude est la dernière d’une série consacrée au long terme des microplastiques.
Le modèle étudié se concentre sur le comportement d’un fragment de polyéthylène de 10 millimètres, typique des pollutions courantes. Dès que ce fragment entre en contact avec l’eau, sa dégradation commence sous l’effet des rayons UV, de la salinité et de l’action mécanique des vagues. Cette érosion lente génère progressivement des microparticules. Chaque mois, le fragment perd environ 0,45 % de sa masse. Ces microplastiques entrent alors dans un cycle complexe de transport vertical.
Les petites particules s’agrègent à la neige marine, une pluie continue de particules organiques descendant vers les fonds océaniques. Cependant, ce processus est loin d’être linéaire. Les agrégats peuvent se disloquer et libérer à nouveau les fragments qui remontent à la surface. Selon l’étude, même après 30 ans, une grande partie de la matière reste sous forme de microplastiques. Le docteur Nan Wu souligne que cette lenteur de dégradation maintient une source constante de pollution.
La neige marine joue un rôle crucial en acheminant la matière organique vers les profondeurs marines. L’étude montre qu’elle capture préférentiellement les microplastiques de taille inférieure à 75 micromètres. Ce processus dépend de la taille et de la densité des fragments, créant un tri sophistiqué entre les différentes couches océaniques. Les agrégats de neige marine se reforment et se désagrègent, provoquant des allers-retours des microplastiques entre la surface et les profondeurs.
Sur une échelle de temps d’un siècle, environ 90 % de la masse plastique initiale se retrouve piégée dans les sédiments des fonds marins. Cependant, les 10 % restants continuent de flotter à la surface, constituant un réservoir de pollution actif pour les décennies futures. Le professeur Kate Spencer met en avant le caractère intergénérationnel de cette pollution. Ce phénomène pourrait altérer la pompe biologique océanique et perturber les cycles biogéochimiques, affectant le rôle des océans en tant que puits de carbone.
Les microplastiques présents dans les océans ont des répercussions directes sur les écosystèmes marins. Les espèces animales, en ingérant ces particules, peuvent souffrir de divers troubles. Les microplastiques peuvent bloquer l’appareil digestif des poissons et des autres animaux marins, entraînant la malnutrition voire la mort. De plus, ces particules peuvent contaminer les chaînes alimentaires, atteignant ainsi les prédateurs situés plus haut, y compris les humains.
La présence de microplastiques peut également influencer la reproduction et la croissance de certaines espèces. En perturbant les habitats, les plastiques modifient l’équilibre naturel des écosystèmes marins. Ces modifications peuvent conduire à une diminution de la biodiversité et à un déséquilibre écologique. La recherche met en lumière l’urgence d’agir pour réduire les rejets plastiques et protéger la vie marine.
Face à cet enjeu, plusieurs solutions s’offrent pour réduire la pollution plastique dans les océans. Tout d’abord, réduire la production et la consommation de plastiques à usage unique est crucial. Encourager l’utilisation de matériaux durables et recyclables peut diminuer la quantité de déchets plastiques. Les politiques publiques jouent également un rôle important. La mise en place de régulations strictes sur la production et le traitement des plastiques est essentielle.
De plus, la sensibilisation des populations sur les conséquences de la pollution plastique peut inciter à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement. Enfin, investir dans la recherche pour développer des technologies de nettoyage des océans et de dégradation des plastiques est primordial. Ces initiatives, bien que complexes, sont nécessaires pour préserver les océans pour les générations futures.
La pollution plastique dans les océans est un problème complexe et intergénérationnel. Les études récentes montrent l’ampleur du défi à relever pour protéger nos écosystèmes marins. Quelles actions concrètes peuvent être mises en œuvre à l’échelle mondiale pour ralentir cette pollution et protéger notre planète ?