Remise de pirogues, de matériel et de subventions de financements à Joal : FAO soutient le développement durable de la filière ostréicole au Sénégal

Joal, Sénégal – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers le projet FISH4ACP, a organisé, ce jeudi 10 juillet à Joal, une cérémonie officielle de remise de subventions et de matériel et équipements modernes d’une valeur de 213 millions de francs CFA, au profit de groupements de femmes, d’entreprises de la filière ostréicole et  de l’Agence nationale de l’Aquaculture

La cérémonie a réuni de nombreux participants, notamment des représentants du gouvernement et des collectivités territoriales, des membres des communautés, des bénéficiaires venues de toutes les régions du Sénégal. Elle a été coprésidée par Dr Fatou Diouf, ministre des Pêches et des Infrastructures maritimes et portuaires, et Mme Bintia Stephen-Tchicaya, Coordonnatrice sous-régionale par intérim  pour l’Afrique de l’Ouest et Représentante de la FAO au Sénégal.

Lors de cette cérémonie, l’Agence nationale de l’aquaculture (ANA) a reçu trois pirogues motorisées en fibre de verre pour le renforcement de ses capacités opérationnelles. Dix-huit groupements d’intérêt économique (GIE) et entreprises ont également bénéficié de subventions de financement d’un montant de 170 millions et de matériel ostréicole moderne, dans le cadre du fonds de contrepartie visant à stimuler l’investissement local et à renforcer l’autonomisation des acteurs de la filière.

Le fond de contrepartie est un nouveau mécanisme développé par la FAO qui vise à dynamiser le développement économique local en responsabilisant les acteurs à travers des contributions financières qui leur permettront d’améliorer leur accès aux connaissances, aux financements, aux marchés et aux pratiques et technologies améliorées tout au long de la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation.

« L’acquisition de ces pirogues en fibre de verre motorisées et équipées, d’une valeur de 43 millions de francs CFA, au profit de l’Agence nationale de l’Aquaculture permettra d’accompagner la dynamique de modernisation de la filière ostréicole. Cela contribuera à coup sûr au renforcement et au suivi des parcs et l’encadrement de proximité des acteurs sur les techniques et technologies de production et de transformation. Nous espérons grandement que l’ANA mette à contribution des relais techniques ou des volontaires pour l’atteinte des résultats escomptés », a déclaré Mme Bintia Stephen-Tchicaya.

Avant d’ajouter que la FAO, à travers deux projets que sont FISH4ACP et STDF, « animés d’une volonté commune d’acquisition de connaissances sur la qualité sanitaire des différentes zones de récolte de coquillages et l’évaluation du potentiel ostréicole des mangroves et lagunes sénégalaises, ont développés une belle synergie au profit de la filière. »

« Bientôt, le bassin de dégorgement des huîtres aux Almadies (à Dakar) et deux unités de transformation des huîtres à Toubacouta seront mises à niveau, au profit des acteurs du marché national et international », a-t-elle annoncé.

Le soutien technique et matériel apporté par la FAO permettra d’améliorer les pratiques ostréicoles, de renforcer la conformité aux normes sanitaires, de favoriser l’accès à de nouveaux marchés et de générer une plus grande valeur ajoutée tout au long de la chaîne de production.

 « Ce geste, que nous saluons avec reconnaissance, s’inscrit dans une démarche stratégique de modernisation, d’inclusion et de durabilité de notre secteur halieutique. Il ne s’agit pas simplement d’un appui matériel ou financier, mais bien d’un engagement concret en faveur de l’amélioration des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture en général, et de la filière huître en particulier », a déclaré Dr Fatou Diouf.

Cette initiative s’inscrit dans une vision partagée de la croissance bleue, combinant innovation locale, résilience climatique et développement économique inclusif.

FISH4ACP a également facilité la création et l’accompagnement du Réseau National des Acteurs de la Chaîne de Valeur des Huîtres (RENACVAH). « Grâce à l’appui déterminant de la FAO, le réseau a pu se formaliser et franchir des étapes majeures dans sa structuration et son développement à travers un accompagnement, un soutien spécial dédié et un renforcement des capacités à travers des séries de formation, des visites d’échanges et la participation à des foires nationales et internationales », a déclaré Fatou Niang, secrétaire générale du RENACVAH.

Les partenaires au développement, notamment l’Union européenne (UE) et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), restent pleinement mobilisés pour bâtir une filière ostréicole durable, inclusive et compétitive, vecteur essentiel de sécurité alimentaire et de création d’emplois.

FISH4ACP est une initiative de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP). Elle vise à garantir la durabilité des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique.

Mis en œuvre par la FAO, ce programme est financé par l’Union européenne (UE) et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Il soutient douze pays en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique pour rendre leurs chaînes de valeur plus productives, inclusives et durables.

Au Sénégal, la filière ostréicole a été choisie pour son potentiel économique, environnemental et social, notamment en matière d’autonomisation des femmes, de gestion durable des ressources naturelles et de cohésion sociale locale.

Depuis son lancement en 2021, FISH4ACP a appuyé l’élaboration d’une vision commune de la filière, accompagné d’une stratégie décennale (2021-2031) de mise à niveau de cette chaîne de valeur. Un plan d’action articulé autour de quatre principaux axes stratégiques oriente la mise en œuvre des activités du projet.

Source : FAO