Réouverture du Musée de la Marine : explorer notre lien national au monde maritime
24 novembre 2023
24 novembre 2023
Le musée de la Marine réouvre ses portes le 17 novembre. Il expose quelque 1000 pièces historiques. Deuxième territoire marin mondial, la France s’est dotée dès le 18e siècle d’un musée de la Marine, le second musée le plus ancien au monde avec celui de Saint-Pétersbourg. Cet établissement créé en 1748 est dédié aux espaces marins de pêche, de guerre, de course, de transport et d’exploration. Le nouveau parcours muséal propose une immersion dans la relation intime qu’ont noué les marins français avec leur façade maritime.
Après un chantier de six ans, le musée de la Marine ouvre ses portes au palais de Chaillot le 17 novembre 2023 et expose quelques 1000 pièces historiques. Une étape importante pour cet établissement créé en 1748, lorsque le physicien, agronome et botaniste français Henri Duhamel de Monceau a fait don au roi Louis XV de son exceptionnelle collection de modèles de navires.
Entrée et espace d’actualité. Crédit : Musée national de la Marine.
La visite débute par un vaste espace d’actualité de 800 m² dédié aux enjeux contemporains – énergies marines, transport vélique, etc. – à la course au large et à l’exploration. Une sorte de maison de la mer et des marins, qui proposera des expositions éphémères de 3 jours à 3 semaines.
Héritage oblige, le parcours muséal s’ouvre ensuite avec la collection d’Henri Duhamel de Monceau. Véritables prouesses d’artisanat, ces maquettes en bois, pouvant atteindre 4,5 mètres de haut, étaient destinées à l’instruction des officiers de marine à l’instar des simulateurs actuels, à l’archivage des formes de coques de navires, etc.
Maquette de la collection d’Henri Duhamel de Monceau. Crédit : Musée national de la Marine
Le visiteur fait ensuite étape au Havre, embouchure de la Seine, soit le port océanique qui relie la capitale au monde et témoigne de notre impact océanique même si nous vivons loin des côtes. Le France, le Normandie et les paquebots plus récents nous embarquent ensuite dans une histoire des croisières, qui a peut-être atteint ses limites aujourd’hui.
Après cette échappée dans le monde du tourisme luxueux et insouciant, la réalité maritime s’impose avec un espace dédié aux instruments de navigation depuis le sextant jusqu’au GPS, en passant par une lentille Fresnel girondine de 3 mètres de diamètre pour 2 tonnes qui, lors de sa mise en service en 1894 était en rotation sur une cuve de mercure liquide, ce qui permettait un mouvement plus rapide. Les lentilles réticulaires de Fresnel permettaient d’éclairer jusqu’à 60 km de distance !
Lentille Fresnel. Crédit : Musée national de la Marine
En dépit des avancées technologiques qui ont permis le repérage en mer, les tempêtes sont synonymes de naufrages. Nous voilà immergés au sein d’une tempête, d’une expérience visuelle et sonore d’une gigantesque vague sans fin. Cet espace revisite également le naufrage mystérieux de l’expédition du comte de Lapérouse, en 1788, parti avec ses 220 hommes à bord des navires La Boussole et l’Astrolabe pour engranger des connaissances scientifiques dans le Pacifique.
Buste du comte de Lapérouse. Crédit : Musée national de la Marine
Conjurer le sort en mer est de longue date une préoccupation des peuples marins, qui ont développé pour cela des rites, processions religieuses et autres ex-voto. Mais la foi a ses limites et dès 1967 des marins aguerris bénévoles s’organisent pour instituer le sauvetage en mer au travers de la SNSM (société nationale du sauvetage en mer).
Retour au passé, via le développement de l’archéologie sous-marine et un intermède qui fait la part belle à la sculpture navale, via des figures de proue monumentales, dont celle de Napoléon 1er, qui constituaient des éléments de prestige et d’identification du navire.
Au premier plan, Napoléon 1er en figure de proue. Crédit : Musée national de la Marine
Au sous-sol s’exposent 13 tableaux grands formats de Joseph Vernet, sans nul doute l’un des principaux trésors du musée de la Marine. Ce « peintre de Marine de sa majesté » a été le bénéficiaire de la plus grande commande royale de peintures du règne de Louis XV, soit quinze « Vues des ports de France » réalisées qui nous transmettent leur ambiance au 18e siècle. Un réel et sensible voyage dans le temps !
Les tableaux grands formats de Joseph Vernet. Crédit : Musée national de la Marine
La suite du parcours est dédiée à la Marine de guerre, à l’origine de nombreuses innovations technologiques. L’armada centrale des maquettes est semblable à une galerie de l’évolution des bateaux, qui dévoile les secrets de leur construction, l’intimité de la vie à bord, la stratégie des manœuvres de bataille, etc.
Le parcours se clôture par une première exposition temporaire, dédiée à la mer filmée par le cinéma depuis le 18e siècle. Des premières lanternes magiques jusqu’au Titanic, l’exposition présente plus de 300 pièces provenant en grande partie des collections de la Cinémathèque française.