Ces nouveaux géants des mers

 

Oubliez les vieux gréements, les paquebots mythiques ou les yachts spectaculaires, les nouveaux géants des mers vivent en colonie à une dizaine de kilomètres des côtes et c’est probablement par eux que passera notre salut pour renverser la vapeur ou plutôt le sens du vent sur la voie de la décarbonation et des énergies renouvelables. L’éolien en mer serait-il la solution miracle pour répondre à l’urgence de la transition énergétique ? À en croire les experts et les retours d’expérience d’une douzaine de pays du nord de l’Europe en pointe sur le sujet, la réponse est oui. Les premiers résultats sont extrêmement prometteurs et les attentes aussi immenses que les projets pour remplir les objectifs seront pharaoniques.

Un sommet réunissait lundi à Ostende neuf pays d’Europe dont la France dans le but d’afficher leur ambition commune de développer l’éolien offshore, la filière industrielle et les projets d’hydrogène vert. Sans se noyer dans les chiffres, mais pour avoir une idée d’échelle, l’objectif est de porter l’éolien en mer à 300 gigawatts d’ici à 2050 en Europe, l’équivalent de la production de 250 réacteurs nucléaires. Dans son discours de Belfort, Emmanuel Macron avait fixé l’objectif de 40 gigawatts à l’horizon 2050, mais la France accuse un cruel retard malgré son imposante façade maritime. Le premier parc marin a ouvert il y a quelques mois à Saint-Nazaire, sept autres doivent suivre dans les trois prochaines années pour atteindre 5 à 6 gigawatts… seulement.

Transition écologique, indépendance énergétique, développement d’une nouvelle filière industrielle avec à la clé de l’emploi : les enjeux écologiques et économiques sont colossaux. Mais qu’en est-il de l’acceptabilité de ces projets, de la transformation durable de nos magnifiques littoraux ? La ligne d’horizon et les couchers de soleil n’auront plus jamais la même saveur, mais a-t-on réellement le choix ?

Source: L’union